1. Pas de porte


    Datte: 06/01/2019, Catégories: fh, hplusag, hagé, jeunes, voisins, grosseins, groscul, poilu(e)s, lunettes, complexe, vacances, campagne, amour, intermast, Oral nopéné, fdanus, init, prememois, initfh,

    ... trente mètres, ouvre le portillon, et me retrouve sur une terrasse de rêve. Xavier l’a fait paver de plaques gris bleuté qui rappellent la roche du pays, entourée d’un muret levé en pierres taillées. Sur la margelle, à l’ombre d’un cerisier et d’un prunus, une succession de pots de fleurs éparpillent leurs taches colorées sur l’arrière-plan vert de l’herbe du pré. Et c’est comme cela que ça a commencé. Souvent, en accompagnant mon frère au terrain de jeu, je faisais un petit détour. Quand il ne faisait pas trop chaud, on s’asseyait tous les deux dans des chaises longues sur la terrasse, et puis on se parlait. De choses et d’autres. J’étais bien. Lui ne m’était rien. Juste un ami. J’aimais sa compagnie. Lui ne me faisait pas d’observation. Il ne portait pas de jugement. Souvent il me racontait. L’époque où il était jeune homme. Quand il a rencontré la femme de sa vie. Ses enfants. Combien il s’est senti seul quand sa femme est partie. Il se confiait. J’étais très fière d’avoir sa confiance, du haut de mes dix-neuf ans. Visiblement, ces souvenirs l’attristaient. Ce d’autant plus que ses propres enfants s’étaient égayés aux quatre coins de la planète, et qu’il se retrouvait totalement seul. En fait, il n’était pas si vieux qu’il pouvait paraître, ainsi que je l’avais supposé. Il venait juste de passer ses cinquante-cinq ans. Un jeune troisième âge, en quelque sorte ! Nos solitudes respectives nous avaient incontestablement rapprochés. Je passai une grande partie de mes ...
    ... après-midi à converser avec lui, dans la pénombre de sa salle à manger, où les contrevents étaient rabattus afin d’éviter la trop grande chaleur. Et il semblait goûter cette proximité, cette intimité que nous partagions. Je tenais tellement à notre amitié qu’il m’est même arrivé de le rejoindre à l’heure de l’apéritif, pour faire la « dînette » avec lui. Avec ce que je trouvais dans le frigo, je lui préparais un petit frichti que nous partagions avec des regards complices. Et puis un jour, alors que le cagnard tapait à coups redoublés sur la vallée, me voilà de nouveau à franchir le seuil de sa terrasse. Je me laisse tomber sur une chaise de jardin sous le parasol. Je me consume doucement dans la chaleur réfléchie par les dalles. Heureusement que j’ai laissé le gros pull à la maison. J’expose mes gros seins sous mon T-shirt. Mes cuisses vont faire craquer mon jean. Je dégouline et de grandes traînées humides plaquent le coton de mon vêtement sur mon buste. Si ça continue, je vais être couronnée Miss Wet Châteauneuf par KO ! On va encore plus voir mes lolos. J’ai un soutif, mais bon… Les reliefs. Et puis m… il doit en avoir vu d’autres. Xavier est un chou. Il a été me chercher une boisson fraîche, cocktail de jus de fruits et d’eau pétillante. Il revient. Un regard bleu tendre. – Dis-moi, ma belle… Faut peut-être qu’on se mette au frais… – Ah oui ! Le cri m’a échappé. J’espère qu’il ne va pas me prendre pour une moins que rien, une fille mal élevée… On rentre dans la salle à manger. ...
«1...345...13»