Bal masqué (13)
Datte: 10/01/2019,
Catégories:
Transexuels
... rien préparé pour dîner et je vais rentrer tard. — Oui, pourquoi pas, répondit Sarah. Je t’invite même, si ça peut me faire pardonner. — Bon d’accord, dit Anaïs, faisant bon cœur contre mauvaise fortune. — Tu t’habilles toujours comme ça ? demanda Anaïs. — Oui. J’ai pas envie que ce soit des gens que je ne connais pas qui dictent ma façon de vivre. — Et tu n’as jamais eu de souci ? — Pour le moment non. Tu veux aller où ? Pizza ? Japonais ? McDo ? — Pizza, trancha Anaïs. — Je crois que le vin m’est monté à la tête dit Anaïs en sortant du restaurant. — Le rosé c’est traitre, je te l’accorde. Je te raccompagne. — Merci. C’est gentil. Je la trouvai soudainement plus agréable. L’effet de l’alcool sans doute. Lorsque nous arrivâmes chez elle, toute la maison était plongée dans le noir. Joëlle devait encore être au salon, le nez plongé dans les chiffres de la fin du mois. Anaïs trébucha et s’accrocha à moi. — Oups ! Excuse-moi. — Ça va aller ? — Oui, oui, t’inquiète. — Je n’en ai pas l’impression. Je vais peut-être rester en attendant le retour de ta mère. — Tu es trop chou ! dit Anaïs en réprimant un hoquet. Je m’installai dans le canapé, la télé en sourdine. Une demi-heure plus tard, Anaïs me rejoignit. — Je voulais m’excuser. Je n’ai pas été sympa avec toi. — Je l’ai peut-être un peu cherché. — Oui c’est vrai. Mais n’empêche. On fait la paix ? demanda-t-elle en tendant la main. — On fait la paix, dis-je en la prenant dans la mienne. Anaïs la garda dans la sienne. — Merci pour ...
... cette soirée. Et à mon grand étonnement, elle s’approcha, comme pour m’embrasser. Je me reculai. — Anaïs, qu’est-ce que tu fais ? Elle secoua sa tête, comme pour reprendre ses esprits. — Excuse-moi. J’ai trop bu, je crois. Elle repartit dans sa chambre. Je n’en revenais pas. Quelques heures à peine plus tôt elle était glaciale, et maintenant, elle était prête à me rouler une pelle. Soudain, je l’entendis pleurer. Je me précipitai. — Ça ne va pas ? — Si, si. Je m’assis sur le lit et posai ma main sur son épaule nue. — Qu’est-ce qui te chagrine à ce point ? D’avoir trop bu ? Si c’est ta première cuite, c’est pas grave. Il y en aura d’autre. — Non, ce n’est pas ça. — C’est quoi alors ? Dis-moi, si je peux t’aider. Je te dois bien ça, non ? Anaïs resta silencieuse, reniflant de temps en temps pour ravaler ses larmes — Fais-moi l’amour, dit-elle tout de go. — Pardon ? dis-je abasourdie. Elle se retourna et vint se blottir contre moi en éclatant en sanglot. — Maman me trouve nunuche parce que je ne m’intéresse pas au sexe. J’ai l’impression d’être une ratée, d’être moche, pas féminine. — Tu n’es pas moche, tu n’es pas une ratée et pour ce qui est de ta féminité, elle est là. Il te suffit juste de la mettre en valeur. — Tu dis ça pour me faire plaisir. — Pas du tout. Je suis sincère. — Si tu me croisais dans la rue, tu te dirais : « oh celle-là elle est trop bonne : Je me la taperai bien » ? — C’est pas une chose que je dis en temps normal. — C’est ça, rattrape-toi aux branches. — ...