1. Les yeux grand ouverts


    Datte: 16/01/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... ses lunettes noires. Il avait raison : j’étais en colère ! Et en même temps, un peu incertaine. Et puis … ben il était beau ! Grand, bronzé, et un sourire désarmant ! Une voix chaude, posée … J’étais à la fois en colère, un peu amusée de sa supercherie, et … il me plaisait bien ! Il a levé le doigt en l’air en baissant la tête, comme s’il me demandait le silence et m’invitait à tendre l’oreille : — Derrière moi, une quinzaine de mètres, ce doit être une dame, la cinquantaine ? Sans y faire attention, mais parce qu’elle était dans mon champ de vision, je venais effectivement de voir une dame sortir à l’instant d’une boutique quelques secondes plus tôt. Il lui tournait le dos, il n’avait pas pu la voir. Impossible ! J’ai regardé autour de moi, cherchant une devanture, une paroi réfléchissante, où il aurait aperçu un reflet. Mais rien. Il avait redressé la tête et son visage était tourné vers moi à nouveau, il souriait, avait l’air très content de lui : — Comment vous faites ça ? C’est quoi, le truc ? — J’écoute. — Pardon ? — Ecoutez … — Quoi ? — Le petit claquement, des ongles sur le ciment du trottoir, vous n’entendez pas ? Ce doit être un tout petit chien, il marche vite. Et puis j’ai bluffé, mais sans trop de risque. Ce sont en général des dames d’un certain âge qui ont des petits chiens en ville. J’aurais pu dire « la soixantaine », mais elle porte des talons qui claquent sur le trottoir, un pas un peu lourd malgré tout. Dites-moi … — Plutôt la quarantaine, elle a des ...
    ... paquets dans les mains … — Ah ! — Pourquoi avez-vous dit « Mademoiselle », avant de traverser ? — Vous courriez en approchant, un pas léger … et puis quel que soit leur âge, les dames qui se proposent de m’aider aiment bien que je les appelle « Mademoiselle ». — Et « blonde » ? — Je n’ai pas dit « blonde » … … il riait en faisant la moue … — J’ai dit « Jolie blonde » ! — Encore une flatterie que vous réservez aux femmes qui veulent vous aider ? — Votre parfum. Il m’a fait penser à une jolie blonde. C’est la première idée qui m’est venue. J’étais un peu troublée, pas complètement rassurée pour autant, mais il m’amusait, et décidément, il était beau, sympathique, intrigant ! Un chouette sourire, bien qu’un peu narquois ! — En arrivant au trottoir, vous l’avez monté sans l’aide de votre canne. — Si vous habitiez le quartier comme moi, vous sauriez qu’on traverse la rue en 17 pas ! — J’habite ce quartier, mais je n’ai jamais compté mes pas ! — Pour moi, c’est une nécessité. Où habitez-vous ? — Deux rues plus loin, à droite … — Rue Danton ! Je vous conduis ? Il me tendait le bras ! Quel sourire il avait ! J’ai pris son bras en riant. Il balayait la rue devant nous de sa canne au début, et puis l’a pliée et rangée dans la poche de son manteau en serrant plus fort ma main sous son bras. Je me sentais … bien ! A cause de cette confiance qu’il me faisait ? Oui, et puis … Je vous le redis ? Oui, il était beau ! En arrivant devant la porte cochère de mon immeuble, je savais qu’il s’appelait ...
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