Manon ou l'amour interdit (7)
Datte: 13/08/2017,
Catégories:
Lesbienne
... Toutes mes conquêtes fonctionnaient un peu comme moi, libre de faire ce qu’elles voulaient, même si certaines étaient mariées ou en couple. Mais toi, tu m’as fait comprendre que tout le monde ne pensait pas comme moi et surtout que mon attitude pouvait blesser des gens. Voire pire comme dans ton cas. Alors je te demande de me pardonner. — qu’est-ce que ça changeras ? De toute façon, tu repartiras. — Je te l’ai dit, j’ai beaucoup réfléchi. J’ai réfléchi à ma vie, ce qu’elle est, ce qu’elle sera. Et au final, même si je suis plein de fric et que je m’amuse bien, il me manque une chose : l’amour. Aimer quelqu’un et être aimée. Tu m’aimes à en mourir… Son monologue fut interrompu par l’infirmière qui passa un long moment avec Manon. Julia en profita pour aller chercher un café. Cette pause était bienvenue. Manon s’était enfin réveillée. Trois jours d’une insupportable attente. Si Manon n’avait pas survécu, elle ne s’en serait jamais remise. Quand Jean-Charles l’appela pour lui annoncer la nouvelle, elle faillit se trouver mal. Elle avait compris de suite que Manon avait tenté de suicider à cause d’elle. Sans qu’elle n’ait rien demandé, la jeune femme, alors hétéro convaincue, était tombée amoureuse d’elle, une femme de presque quinze ans son aînée, tout ça parce qu’elle lui avait montrée la voie vers une tendresse et des plaisirs qu’elle n’aurait jamais imaginés. Si elle avait bien compris que Manon était tombée amoureuse d’elle, elle avait pensé que c’était juste un caprice ...
... d’enfant monté en épingle par l’instant présent et qu’au fil du temps tout reprendrait son cours, comme avant. Mais non, ce n’était pas un caprice. Manon était vraiment, profondément amoureuse d’elle. Bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’une femme lui déclarait sa flamme. Mais ce n’était jamais sérieux. Une bonne discussion, et Julia remettait sa prétendante en place. Elle en avait fait autant avec Manon. Sauf qu’elle avait réagi tragiquement. La révélation qu’une femme, jeune et hétéro de surcroît, puisse tomber follement amoureuse d’elle l’avait chamboulée et remis en cause ses principes. Lorsqu’elle revint dans la chambre, l’infirmière était partie. Manon sourit en la voyant entrer. — je dois avoir une mine affreuse, dit Julia — un peu, mais tu es toujours aussi belle. Manon de rembrunit. — tu pars quand ? — quand tu iras mieux. — et ton travail ? — il attendra. Tu m’aimes tant que ça ? Pour que tu ailles jusqu’à cet acte insensé ? — oui je t’aime. Plus que tout au monde. Je ne peux pas vivre sans toi. Alors à quoi bon, si tu dois m’abandonner encore une fois. Julia approcha le fauteuil du lit. Elle prit la main de Manon dans les siennes et l’amena conte son visage. — comme je te disais tout à l’heure, j’ai réfléchi. Je vis bien et je m’amuse beaucoup. Beaucoup de mes conquêtes auraient voulu vivre avec moi, mais au final ce n’était ni plus ni moins que des plans cul plus ou moins longs. Tu es la seule à être vraiment amoureuse de moi. Je ne pense pas qu’on se suicide ...