L'aveu
Datte: 21/01/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
amour,
jalousie,
pénétratio,
mélo,
amourpass,
... lumières. Je le suis, gauche et incertaine. Il y a une immense bibliothèque qui court sur trois murs, rien que ça. Ça sent le vieux. D’antiques lampes à abat-jour diffusent une lueur douce, il y a deux fauteuils de bois vernis tapissés de velours verts. Tout ça semble si austère ! Est-ce qu’Adam est comme ça ? Austère ? Il se laisse tomber dans un fauteuil, m’observant d’un air glacial. Je ne sais pas comment réagir. Cet homme peut être chaud comme la braise, et la seconde d’après glacé comme un iceberg. Il me déconcerte. Est-ce réellement cet homme que j’ai serré dans mes bras, avec qui j’ai partagé une intimité qui jusqu’alors m’était seulement propre ? Jamais je ne me suis sentie aussi loin de lui. Mise à l’écart. Il n’a encore rien dit, mais tout ici respire le fossé qui nous sépare. Une pauvre étudiante nullissime et un brillant professeur. Une jeune femme inexpérimentée amourachée de son aîné de vingt ans. Nous habitons deux mondes différents. Vraiment. J’éprouve soudain des doutes irrépressibles, me demandant pour la première fois si j’ai bien fait de pénétrer dans son antre. Un frisson me parcourt le dos. — Écoute, attaqué-je néanmoins. Je sais que je me suis pas très bien conduite… Pas un muscle de son visage ne bouge. — … Mais tu dois reconnaître que toi non plus tu n’as pas été très loquace… Je déglutis. Rien. Adam penche un peu la tête, railleur, attendant la suite. Mais il n’y aura pas de suite. Je ne peux pas rester ici avec un homme qui se moque de mes ...
... sentiments, de ce que j’ai à dire. — J’ai fait une erreur en venant ici, dis-je d’une voix blanche, me sentant pâlir. Je crois qu’il faut que je m’en aille. Je lui tourne brusquement le dos et vais sortir lorsque je sens la main d’Adam sur mon bras. Je sursaute, ne l’ayant pas entendu venir. Ses doigts me retiennent doucement, et je me tourne vers lui. Son visage est flou malgré la clarté de la pièce. Je me rends compte que mes yeux sont noyés de larmes. Je serre les dents, manquait plus que ça. Adam me regarde fixement, les yeux énigmatiques. Le visage fermé et distant. — Pourquoi déjà ? demande-t-il d’une voix sourde, tendue. Tu viens à peine de commencer. Je ferme les yeux, déchirée entre accablement et douleur. — Tu te fous complètement de ce que je pourrais dire, Adam, laissé-je échapper tout bas, gardant les yeux clos pour échapper à son regard scrutateur. Finalement je n’ai rien à faire ici, je vais partir…— Chut, pas tout de suite ! coupe-t-il assez sèchement. Il relâche mon bras, et recule ; après un moment, je rouvre les yeux, incertaine. Immobile devant la fenêtre aux volets à demi fermés, Adam me tourne désormais le dos, les mains nouées autour de sa nuque, le visage renversé en arrière, yeux clos. L’air crispé et las. Un profond soupir lui échappe. Je le devance. — Ton opinion est déjà faite… murmuré-je d’une voix hachée qui me fait rougir. Tu n’en changeras pas, ne nie pas…— Tu te trompes, réplique-t-il immédiatement, sec, sans bouger. Je secoue la tête, sentant une ...