1. La mère de Jean (10)


    Datte: 22/01/2019, Catégories: Divers,

    À l’heure du diner, Lucie, Jean, Guy et Adèle étaient à nouveau tous réunis autour de la table familiale. Le potage succulent disparaissait dans les ventres affamés. Les deux garçons passeraient la nuit chez la rousse et ne reprendraient la route que lundi matin. Ils avaient tous deux des figures enjouées. Chacun gardait enfouis en lui les souvenirs de cette folle journée. Si les sensations bien sûres avaient toutes été différentes, le résultat semblait les avoir enthousiasmés. Ils dinaient de bonne heure pour se rendre à cette fameuse séance de cinéma promise par Lucie. Le film à l’affiche apportait une touche de bonne humeur à ces deux couples, étranges équipages composés de deux femmes et sans doute de leurs enfants. Les rangées de gradins avaient toutes trouvées preneurs. Les éclats de rire fusaient de partout dans la salle au vu des aventures désopilantes d’agents de la poste pour le moins spéciaux. Adèle et Lucie avaient pris des sièges tout en haut des gradins de velours rouge. Côte à côte, elles souriaient aussi aux mésaventures d’un directeur d’agence postale particulier. Jean se trouvait assis sur le siège attenant à celui de sa mère et Guy, quant à lui tenait la quatrième position, loin des femmes finalement. Adèle, elle suivait d’un œil distrait ce qui se passait sur la toile. Demain matin son fils repartirait et elle était un peu triste de ce départ. Elle ne lui avait pas encore demandé de ne plus ramener le gaillard avec qui il était rentré. Elle se traitait une ...
    ... fois de plus de folle d’avoir refait cette bêtise monumentale, dans l’après-midi. Mais le jeune avait tenu, jusque-là parole. À aucun moment une allusion ou une tentative de rapprochement, donc il semblait enfin avoir compris. D’un coup, elle s’aperçut que toute la salle était secouée par un rire immense. Les deux loustics en vélo, ivres à n’en plus pouvoir urinaient le long d’un canal ou d’une rivière. Difficile de le dire pour elle qui avait abandonné depuis quelques minutes déjà les images projetées pour ressasser celles que son cerveau lui renvoyait. Elle crut de bon ton de rire aussi. Mais elle eut d’un coup la sensation d’être un peu à contretemps, à contrecourant. Lucie qui du coin de l’œil épiait les faits et gestes de la mère et du fils avait bien perçu l’absence de réaction de son amie. Elle posa la main sur celle d’Adèle. Mais ailleurs, la rousse n’avait pas même fait mine de sentir cette menotte qui venait serrer la sienne. Là s’arrêta le rapprochement entre les deux femmes. L’aversion pour la sexualité au féminin de Lucie n’était pas feinte. Elle ne cherchait qu’à rassurer pas à plaire. Après le film, tous les quatre étaient revenus chez Jean et sa mère. Puis la brune avait donc pris congé de tous. — Bon et bien merci pour le délicieux repas que tu nous avais concocté ma belle. Et merci à vous les jeunes. Au plaisir de vous revoir. Bonne nuit à tous. — Bonne nuit Lucie. Les deux hommes avaient répondu d’une seule voix. — Bon ! Adèle ! On s’appelle demain dans la ...
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