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La mère de Jean (10)
Datte: 22/01/2019, Catégories: Divers,
... père Noel, toi ? Ces gens-là ne sont là que pour aligner des chiffres et faire des statistiques, voir au mieux combien ils peuvent rayer de pauvres diables de leurs foutues listes. — Comment veux-tu que je m’en sorte alors si ce que tu dis est vrai ? — Ben… je t’ai montré le chemin et tu es douée… il ne tient donc qu’à toi de te sortir de là. Bon ! Je sais ta mère disait : « on ne gagne pas son pain sur le dos », mais ça pourrait être seulement transitoire. Le temps que tu retrouves un bon job. Bon pour ce que j’en dis… c’est à toi de disposer. — J’ai du mal à mélanger les genres. Pour moi aimer s’est… autre chose, presque sacré. J’ai l’impression que je commets un sacrilège en suivant tes conseils et ta voie. Lucie n’avait pas répondu, se contentant de hausser les épaules. Elle repartait déjà sur une autre idée. — Pour ton petit Jean… — Non ! Ne me dis rien ! Je préfère ne rien savoir. Je ne sais pas ce que vous avez fait, ce que tu as fait, mais je ne veux rien entendre. — … ! Comme tu veux. Mais je crois qu’il a bien capté mon message. Tu as raison, c’est un bon fils. Tu n’as pas envie que nous sortions ? Faire les magasins… non tu n’en as pas envie ? — Je viens de te dire que je suis plus que juste… côté finances… et tu me proposes d’aller en dépenser davantage ? — Pff ! Rabat-joie va ! On peut toujours sortir, il n’est pas obligatoire d’avoir la fièvre acheteuse. Le plaisir de s’en mettre plein les mirettes, tu ne connais pas ? — Je n’en pas trop envie… sortir et baver ...
... devant des étalages de fringues que je ne pourrai jamais m’offrir… — Et tes cadeaux ? — Mes cadeaux ? — Ben oui ! Ceux de nos deux soirées ? Tu as déjà tout… dilapidé ? Ou pire, tu n’as pas ouvert les enveloppes ? Non ! Je n’y crois pas. Personne ne viendra te réclamer quoi que ce soit… — J’ai l’impression que c’est mal. Que c’est… comment t’expliquer… sale ! — Parce que pour toi l’amour c’est sale ? — Pas l’amour ! Non, mais baiser de la sorte, je trouve que oui ! Un peu. — Mon Dieu ! Il n’y en avait qu’une sur terre et je suis tombée dessus. Allons ! Réfléchis une minute. Autant Gustave qu’Annabelle et son mari, ils ont tous été enchantés de ton passage et ils sont déjà prêts à te recevoir à nouveau, quand bon te semblera. Tu crois que si c’était si moche que cela pour ces gens-là, ils en redemanderaient ? Le bec cloué net, Adèle redevenait silencieuse. Lucie avait l’art et la manière de l’embrouiller avec ses commentaires tout préparés. Elle se sentait à demi rassurée. C’était vrai que les deux petites enveloppes pourraient la dépanner en cas d’urgence absolue. De là à réitérer ces soirées de folies… il y avait tout un monde, un large fossé que son esprit avait bien du mal de combler. Elle servit un café à son amie et elle but un thé. Au moins la bouche occupée, la brune ne lui insufflerait-elle plus ses conseils éclairés ? Entre les deux femmes, un silence un peu lourd s’instaurait. La première à rompre le statu quo fut bien entendu Lucie. — De toute façon je ne vais pas ...