Chambre 410
Datte: 13/08/2017,
Catégories:
h,
revede,
BDSM / Fétichisme
... Je le portai à mes narines, ne sentant que l’odeur des produits dont mes doigts étaient tachés. Je le reposai avec déférence sur le fond de la culotte, que je repliai et glissai dans la poche de ma blouse. Bien sûr, me direz-vous, cela doit être courant pour un "homme-femme" de chambre de trouver des vêtements oubliés dans les chambres libérées. Je vous répondrai en effet, qu’en matière de sous-vêtements, on trouve tout et n’importe quoi et que si je l’avais souhaité, je posséderais aujourd’hui une collection de culottes de femmes plutôt étoffée. Mais croyez-moi, dans le deux étoiles qui m’emploie, on trouve surtout des slips ordinaires, ou des culottes de sex-shop, à l’image des gens qui fréquentent ce type d’hôtel : voyageurs de commerce, rendez-vous galants, familles moyennes. Je vous avoue que c’est la première fois que je découvrais une pièce de lingerie de cette qualité et sans doute de grand prix. Derrière une culotte abandonnée par une femme, il y a toujours une histoire, comme le vestige oublié d’une civilisation perdue. Et quelle histoire me racontait-elle cette culotte ? Le dénouement d’une nuit d’amour ou de violence. L’état de la chambre ne laissait aucun doute sur les luttes douces ou rudes qui avaient eu lieu ici : chaises renversées, portes de placard ouvertes, reliefs de repas, bouteilles vides, mouchoirs en papier froissés, plateau de la console brutalement vidé de ses objets précités au sol, miroir de guingois, téléviseur coiffé d’un oreiller au bord de ...
... l’abîme, draps et dessus de lit gisant au pied du sommier. Champ désormais apaisé d’une bataille dont le seul cadavre était une pièce de soie et de dentelle expirant dans la ruelle du lit. Emouvante victime d’une dramaturgie barbare au cours de laquelle sa puissante sensualité a expiré sous les doigts avides d’une main velue et dominatrice. Glissant, sans espoir, le long des cuisses fines, qu’un mouvement de jambe,, puis de pied, éjecta sans merci au hasard d’un abîme sans fin. Elle avait assisté impuissante et ignorée au mélange des corps, aux râles, aux luttes, aux rires, aux cris, aux étreintes, aux chocs des corps contre les meubles, aux éructations du mâle fécondant la femelle, puis aux silences habillés de halètements, suivis de nouvelles luttes, de nouvelles étreintes fécondes. Cette culotte me parlait aussi d’une fuite précipitée dans le matin rose et frais, et je l’imagine en pantalon moulant, un chemisier, un soutien-gorge orphelin de son slip, le cœur déchiré, le corps apaisé. Une fuite vers un mari soudainement rentré d’un voyage écourté, vers la vie d’un couple éteint, dont ma culotte délaissée ne pimentait plus les nuits. Mais peut-être au contraire, le temps lui manqua pour passer sa culotte, l’homme en rage la giflait à pleine main, la précipitant contre meubles et murs, fou d’une jalousie alimentée par un désir insatisfait, la poussant presque nue dans le couloir silencieux, lui jetant ses vêtements avec dédain avant de refermer la porte. Déchirement dans le ...