Repas de fête / Promenade au musée
Datte: 31/01/2019,
Catégories:
grp,
amour,
cérébral,
poésie,
... me parle le mieux. On pourrait sentir la chaleur qu’il devait faire dans son atelier au moment où il a fait ses esquisses. Je suis donc arrivée d’assez bonne heure, comme à mon habitude ; j’aime le matin et il faisait un soleil magnifique ce jour-là. Peu de monde à l’entrée, le bonheur, juste quelques touristes presque là par hasard. Je serai tranquille pour m’attarder tout le temps nécessaire. J’aime ces endroits ou l’on chuchote comme dans une église. Il y a du recueillement lorsque l’on promène ses yeux sur le génie de certains. C’est un endroit assez petit, éclairé juste ce qui est nécessaire. Je commence à doucement caresser du regard ces couleurs fondues, ces corps lascifs dans des positions parfois improbables. Je finis par sentir presque inconsciemment une présence, un corps qui glisse au même rythme que le mien, il est juste derrière moi. Je sens son regard qui passe de mon dos au tableau. Les saveurs décrites par Rodin sont, je dois dire, mille fois inspirantes. Mais je ne me retournerai pas, je vais continuer mon chemin au cœur des toiles, imperturbable, continuer à imaginer son œil, son insistance, à sentir son souffle se rapprocher encore un peu plus, mais ne pas croiser son regard qui ne parle que de désir, rester encore dans le rêve, dans la perception du désir. Et, comme à l’habitude, mon imagination va te faire naître, te donner vie où tu ne peux pas être. L’envie d’un autre, qui suffira à me donner envie de toi. Je te sens arriver là, pas tout à fait par ...
... hasard. Je perçois ta chaleur, ton odeur, tu t’approches encore un peu plus, tu bandes. Même sous la forme d’un ange, ta queue a belle vigueur, elle est là compressée sur le rebondi de mes fesses. Tu vas continuer à me câliner les épaules, la nuque, te pencher si près que ton souffle devient brûlant, avancer dans mes pas sans jamais te détacher de mon corps. Cette sensation que tu t’es glissé au cœur de moi… Tu rayonnes à l’intérieur de ma chair, tu es en moi et tu ondules à plaisir dans les plus petits recoins. Et les esquisses prennent une texture bien étonnante. Elles deviennent mouvantes, vivantes, toutes ces Femmes qui ont crié le besoin d’appartenir. Tout devient un somptueux ballet de couleurs, de corps, qui dansent autour de moi. Je pourrais accepter, là, tout de suite, de me faire posséder par ta jolie queue qui réclame un peu plus de chaleur, un peu de moiteur, me laisser déshabiller au vu de tous pour profiter de plus près de la douceur indécente de tes mains. Mais la promenade doit se poursuivre. Aller encore voir ce tableau-là, puis le suivant, et encore un autre, laisser le désir devenir insupportable, vide, gouffre gigantesque. Sentir ma peau se muer en une immensité océane, mon esprit, mer déchaînée un jour de tempête. Ma promenade touche à sa fin, peut-être recommencer encore une fois le chemin à l’envers, pour prolonger le songe, pour continuer à sentir ce regard appuyé qui ne m’a pas quitté une seule seconde. Perpétuer le réel et l’irréel, prendre si grand ...