1. Véro à la plage


    Datte: 31/01/2019, Catégories: fhh, hplusag, plage,

    ... reprends la parole avec réticence : — Pourquoi pas ? Tu t’y colles, Jean-Jean ?— Oh tu sais, les crèmes et moi, on n’a pas trop d’affinités ! Mais vous, Robert, si vous êtes kiné, ça ne doit pas vous faire peur ? Qu’est-ce que c’est encore que ça ! Voilà qu’il me colle dans les mains d’un quasi inconnu ! On l’a rencontré il y a à peine un quart d’heure. Mais je n’ai même pas le temps de manifester mon refus que Robert reprend : — Non, en fait, je suis ostéopathe maintenant. Vous savez, avec Eléna, notre cabinet a fonctionné d’emblée très fort, et bien vite on a été débordés, et frustrés aussi. Parce qu’on ne pouvait pas exercer notre métier comme on le voulait ; on perdait le côté humain, relationnel qui était essentiel pour nous et on se retrouvait obligés de prendre deux et parfois trois patients simultanément. Alors, on a embauché quelqu’un et Eléna s’est tournée vers l’ostéopathie. J’ai d’abord été réticent mais elle avait raison : je m’y suis mis aussi et nous avons gagné en qualité de vie. Alors non, je ne suis pas kiné car les kinés désapprennent l’art du massage tandis que les ostéos le perfectionnent. Tout ça pour vous dire que si vous le désirez, je peux vous appliquer cette crème.— Tu te rends compte, ma Véro ! Une séance d’ostéopathie contre un verre de rosé ! Mais où va-t-il chercher ce genre de blague lourdingue ! Ça ne lui ressemble pas du tout, cette fausse bonhommie : on le dirait mal à l’aise, il me donne l’impression de masquer ses véritables sentiments ...
    ... derrière cet entrain forcé. Je le regarde à la dérobée et surprends son regard en retour : il me fait un petit signe de tête d’assentiment on ne peut plus sérieux, comme pour me signifier « Vas-y, laisse-toi aller. » Alors, est-ce l’effet rosé, car j’en suis à plus qu’un verre, mais j’ai envie de lâcher la pression et puis, après tout, si c’est ce qu’il veut. — D’accord. Allez-y, Robert.— Oui, mais pas de traces de soutien-gorge ! renchérit Jean-Jean en me le dégrafant prestement. Mais je ne m’en offusque pas et même, je crois que je m’en réjouis. À peine ai-je le temps de déceler une odeur de Provence que j’aime tant (thym, romarin…) que je sens ses deux mains se poser sur moi et décrire de larges cercles pour étaler la crème. Elle a sans doute un effet relaxant, mais le massage y contribue très largement aussi. Instantanément, je suis saisie par une détente infinie comme si toute cette colère avait été factice, mais peut-être que l’encouragement de mon petit mari a été déterminante. D’ailleurs, il se lève et nous dit : — Je vais en profiter pour aller piquer une petite tête. Et surtout, Robert, n’oubliez aucun recoin ! Et il dévale la dune en me laissant entre les mains de cet inconnu dont je n’ai même pas encore vu le visage. Mais je connais ses mains, et de sa voix douce et grave il me dit : — Vous commencez à vous détendre, vous étiez tellement crispée et hostile. Merci de votre confiance. Vous ressemblez tant à mon Eléna : ce côté italien, cette fougue de mamma passant ...
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