1. Belladone, aux vénéneuses séductions !


    Datte: 08/02/2019, Catégories: fh, ff, prost, caférestau, Voyeur / Exhib / Nudisme odeurs, Oral 69, mélo, portrait, policier, bourge,

    ... des vanniers, qui tous dissimulent serpette affûtée sous leur blouse.— Je vais te dénoncer à la police, au moins comme témoin qui refuse de faire état des informations qu’il détient.— Ça vous ressemble, ça, de vous en prendre aux innocents ! Méfiez-vous : mon père, commissaire de police, détesterait peut-être qu’on m’implique.— Tu m’as dit que tu ne connaissais pas ton père…— Eh bien, voilà une supercherie supplémentaire à porter à mon crédit.— Et comment s’appelle cet homme illustre ?— André Lescroq. Il a beau s’attendre à tout, là, il perd contenance et ne peut réprimer un tremblement. Heureusement qu’il est assis car le monde alentour chancelle tandis qu’il s’accroche à son verre débordant de kirsch, seul repère stable dans cette débandade. Il l’épuise, cul-sec. — Petite misérable ! Je connais un peu Lescroq, et je le sais célibataire et sans enfant. Elle le toise, pleine d’ironie. — Quand je vous disais que la vérité, souvent, n’est qu’un travestissement du mensonge… Ce que vous brandissez comme votre vérité repose sur un mensonge, et votre commissaire sait parfaitement qu’il a engendré une fille, il y a vingt-quatre ans. Il entamait alors une carrière d’inspecteur à Belfort où ma mère, son amante, devait mourir sept mois après sa disparition. Ils n’avaient pas convolé en justes noces et j’ignore s’ils s’aimaient ; je suis sûre par contre qu’il n’a jamais voulu connaître, et moins encore reconnaître cette descendance illégitime. André Lescroq pâlit, transpire à grosses ...
    ... gouttes et fixe la donzelle d’un regard dément. — On dirait que vous voyez un monstre ! Je ne suis pourtant pas un miroir. Sans s’attarder au compliment, il balbutie : — As-tu une preuve de ce que tu avances ?— Et que voulez-vous que j’en fasse ? Que je vienne lui cracher son indignité à la face ? Oui, j’ai une preuve !— Laquelle ?— Ma grand-mère me l’a maintes fois affirmé : j’ai les yeux incomparables de maman ; j’ai aussi le médaillon qu’il lui a offert et je m’appelle Geistel. Évidemment tout correspond : ses yeux, ses fameux yeux lui fournissent un gage irrécusable. Ce sont eux qu’il a immédiatement et inconsciemment identifiés dès leur première rencontre. Ce sont ceux d’Adèle, l’amour ancien, affaibli, estompé mais toujours vivace. — Où peut-on te trouver d’habitude ? parvient-il à ânonner faiblement.— Ici, chez la Rose ou sous le lampadaire. Vous vous sentez mal ? Vous êtes tout pâle… Le choc, en effet, écrase le bonhomme dont les mains tremblent. Sa voix chevrote : — Non, ça ira…— Hé, vous allez me faire peur à me scruter comme ça ; vous n’allez quand même pas me jeter à la baille ? Allez, puisque tu as l’air d’apprécier ma poésie, en voilà une autre, à l’état d’ébauche mais qui devrait davantage t’intéresser. Le titre en seraLe flic et la fille, ou encoreLa poule et le poulet ; mais en dépit de celui-ci, ce n’est pas du La Fontaine. Lescroq happe son bras mais, plus insaisissable qu’une anguille, elle se dégage et s’enfuit en psalmodiant à tue-tête les deux vers de la ...
«12...151617...28»