1. Un amour naissant


    Datte: 09/02/2019, Catégories: fh, hplusag, campagne, jardin, amour, hdomine, jeu, init, prememois, initfh,

    ... table un large panier recouvert d’une serviette. — J’ai pensé ce matin qu’avec la chaleur nous pourrions dîner dehors, sur l’herbe. Aussi, je me suis permis de vous apporter ces quelques provisions. Ce soir, c’est moi qui vous invite. Claire sourit, attendrie de cette délicatesse. Elle mit les fleurs dans une vieille carafe ébréchée et sortit du feu la casserole de lait bouillant avant qu’elle déborde. — Je filtrerai le lait plus tard, lorsque la crème sera formée. Voulez-vous un verre de vin de groseilles avant le dîner ?— Avec plaisir, si vous m’accompagnez ! Ils burent en silence le frais breuvage pétillant. Louis soupira d’aise. — Je suis heureux de vous retrouver. J’ai attendu ce moment toute la journée. Le travail à l’atelier est prenant, mais votre douce image était partout autour de moi. Claire rougit et répondit malicieusement : — Moi je ne l’ai pas vue passer. La préparation du marché de demain m’a absorbée au point que j’ai réalisé bien tard votre visite. Pardonnez-moi ! Louis déposa son verre, s’avança vers elle, lui prit la taille, et murmura avec un sourire de loup : — Alors je crois qu’il me faudra vous punir. Pour vous être affranchie de mes baisers d’hier, je prolongerai votre leçon jusqu’à la nuit, et j’ose espérer qu’elle vous mettra au supplice jusqu’à dimanche.— Dimanche ? Mais… Louis mit un doigt sur sa bouche. — Non, ne dites rien. N’oubliez pas que je suis votre professeur. Après la messe, je passerai vous chercher. Vous nous préparerez des ...
    ... casse-croûte, une musette, vous mettrez votre capeline et de bonnes chaussures. C’est tout ce que je peux vous dire pour le moment. Claire, à demie vaincue, repoussa gentiment l’étreinte de Louis. — Tout de même, si Anita passait me voir…— Rien de plus simple, vous lui laissez un mot sur votre boîte aux lettres, comme quoi vous êtes partie à la cueillette de plantes aromatiques. Ce ne sera pas un mensonge… Mais je vous en dis déjà trop ! Allons manger. Ce vin de groseille m’a ouvert l’appétit. Claire le suivit sous les châtaigniers en fleurs. L’air était tiède et la terre, encore humide de la veille, révélait des parfums d’herbe chaude. Louis sortit du panier un plaid doublé de cuir qu’il étendit sur l’herbe. Invitant la jeune fille à s’asseoir, il sortit les provisions, disposa assiettes, gobelets et couverts en fer blanc. Puis, prenant la miche de gros pain de ménage et en coupant de larges tranches, il demanda : — Que préférez-vous ? Pâté de porc au genièvre ou de canard ?— Canard, s’il vous plaît.— Je me disais aussi que les plumes vous iraient mieux, plaisanta le luthier en ouvrant un bocal odorant et en lui tendant le couteau pour qu’elle se serve. Vous verrez, il est excellent. C’est ma concierge de Paris qui m’en donne tous les ans. Je ne sais pas ce qu’elle y met, mais c’est un bonheur en bouche. Claire posa une fine tranche du pâté moelleux sur son morceau de pain et attendit que son compagnon se soit servi. Puis, sur un signe de celui-ci, elle mordit à belles dents dans cette ...
«1234...8»