Un amour naissant
Datte: 09/02/2019,
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... tartine improvisée. L’onctuosité légèrement épicée et fruitée du pâté la charma aussitôt, et Louis sourit largement, heureux de partager sa gourmandise. À la cinquième bouchée, Claire lâcha sa tartine et s’exclama : — Je crois que je sais ce que met votre concierge en plus du canard ! C’est du porto d’orange. Si, ne vous moquez pas ! Je n’en ai pas fait depuis la mort de papa mais je me souviens de cette saveur, légèrement acidulée, caramélisée. Maman m’avait appris à confire les écorces des oranges de Noël et à les mettre ensuite à macérer dans du vin doux et de l’eau de vie avec un bâton de cannelle, une étoile de badiane et quelques grains de poivre. Au bout de quelques mois, vous obtenez du porto d’orange que vous pouvez vous servir en apéritif ou pour parfumer un plat. Louis se mit à rire à gorge déployée. — Vous êtes étonnante ! Cela fait des années que j’en mange et vous, en une seule dégustation, vous pouvez me citer tous les ingrédients qui composent le secret de sa recette ! Je crois que je vais lui écrire pour lui révéler votre découverte… Depuis le temps qu’elle me nargue avec son tour de main, je vais pouvoir enfin lui clouer le bec !— Oooooh, vous lui feriez cet affront ? Son secret fait partie du plaisir qu’elle éprouve à vous offrir ses pâtés, ne croyez-vous pas ?— Peut-être, mais rien que de penser à sa fureur, je me régale d’avance ! Je suis persuadé qu’elle serait capable de m’envoyer une lettre de dix pages de reproches, accompagnée d’un énorme colis de ...
... ses spécialités des grands jours, vous interdisant expressément de les goûter.— Parce que vous lui diriez que c’est moi qui ai tout découvert ?— Bien sûr, répondit malicieusement le luthier. Comme ça, je suis assuré que le colis sera deux fois plus important ! Claire éclata de rire : — Vous êtes vraiment impossible !— Oui, il parait même que je suis insupportable, mais cela fait partie de mon charme ! Et riant lui aussi, il tendit à la jeune fille une tomate bien mûre et une assiette. — Pour vous rafraîchir la bouche. Je les ai prises au marché de Brioude. Elles sont succulentes.— Merci ! Elle termina sa tartine avant de mordre dans le fruit juteux qui ne tarda pas à couler le long de son menton et à se répandre dans l’assiette qu’elle tenait juste au-dessous. Louis la regardait faire avec amusement et avant qu’elle finisse il s’empara de l’assiette et du fruit, et prenant un air faussement fâché : — Allons, allons mademoiselle, est-ce bien raisonnable de déguster une pomodore ainsi ? Ne savez-vous pas manger proprement ? Claire, médusée par le ton, interrompit son geste et le fixa, incrédule. — Je ne vois pas comment, le couteau et la fourchette seraient bien inutiles.— Je ne vous parle pas de manger selon le protocole de Charles-Quint, non, mais approchez que je vous montre. Et il mordit dans la tomate entamée par Claire. Lorsque la jeune fille fut près de lui, il la prit dans ses bras sans tenir compte de ses protestations, pour lui donner le fruit à manger de sa bouche à la ...