1. Tome 1 : Le printemps


    Datte: 18/08/2017, Catégories: fh, hplusag, frousses, hotel, caférestau, douche, amour, Oral hdanus, nostalgie,

    Nous étions le 17 mars, date que je ne peux pas oublier à plusieurs titres, d’une part parce que c’est ma fête (je me prénomme Patrick), et parce que je viens de trouver dans ma boîte une enveloppe provenant d’Irlande que je décachette avec fièvre et dans laquelle se trouve une carte représentant un trèfle à quatre feuilles d’un vert éclatant et au dos, ces quelques mots : « Je pense toujours à toi… » servant de conclusion provisoire à l’histoire qui va suivre. Ce matin-là, j’ouvris les volets de ma chambre et, constatant qu’il s’agissait d’un matin particulièrement radieux, je décidai de prendre mon petit déjeuner sur la terrasse. Une bonne odeur de café frais emplissait déjà l’atmosphère grâce à la cafetière programmable. Il ne me restait plus qu’à mettre deux toasts à griller et à sortir le beurre demi-sel du réfrigérateur. Quelques instants plus tard, confortablement installé, je savourais le calme et la douceur de l’air qu’un printemps précoce avait apporté au cœur de la ville. Mon appartement se situant au dernier étage, je contemplais la nature généreusement dispensée dans cette bonne ville de Lyon. Il fallait que je profite de cette matinée ensoleillée. Je pris une douche et m’habillai en observant mon reflet dans le miroir. Bien que quinquagénaire, mon visage est toujours agréable avec mes yeux bleus, mon front haut où foisonne une épaisse chevelure poivre et sel, mon corps resté svelte grâce aux heures de piscine et de VTT que je m’impose, ainsi que le régime ...
    ... associé, qui lui est plus difficile à tenir à cause de ma gourmandise, surtout dans cette capitale de la gastronomie et de la charcuterie, où tout est prétexte à faire bonne chère, les affaires se traitant souvent à la table d’un bon restaurant. Je sortis et flânai le long des quais de Saône, le nez au vent, me demandant de quoi serait fait cette journée où tout était possible. Une silhouette, soudain, se dressa devant moi en brandissant un plan, tandis qu’une voix féminine teintée d’un charmant accent britannique me tirait de ma rêverie en me demandant : — Pouvez-vous m’aider ? Je suis perdue.— Avec plaisir. Où désirez-vous aller ?— Je cherche la Croix-Rousse. Je dois m’y rendre pour mon travail. Je détaillai rapidement mon interlocutrice. Un visage agréable aux yeux verts et rieurs, aux pommettes hautes et saillantes constellées de taches de son, surmonté d’une impressionnante crinière rousse toute bouclée ; un corps mince à l’allure sportive dans un ensemble pantalon clair. Je lui présumai une petite quarantaine d’années à cause des légères pattes d’oie qui renforçaient la profondeur de son regard. Elle me tendit son plan pour m’indiquer l’endroit précis de son rendez-vous. Je constatai qu’il se trouvait proche d’une station du funiculaire que nous appelons affectueusement ici « la ficelle ». Je lui expliquai que le mieux, à cause des encombrements, était de se rendre en métro jusqu’à « Hôtel de ville » puis d’y prendre le funiculaire. Devant son air dubitatif, je décidai ...
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