Les fantasmes d'un timide
Datte: 18/03/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
train,
cérébral,
amourcach,
... plaît. Suite à un grave accident voyageur – euphémisme généralement employé par la SNCF pour évoquer un suicide employant son matériel – notre train est arrêté en pleine voie. Veuillez ne pas descendre. Nous repartirons dans quelques minutes.— Lorsqu’ils disent cela, dit l’homme, il faut entendre : dans quelques heures, et non quelques minutes. Voulez-vous du café ? J’en ai une thermos pleine dans mon sac.— Oh oui, volontiers. Vous êtes prévoyant… Vous descendez où ?— Je vais jusqu’à Nice : même en temps normal, j’en aurais encore pour cinq heures.— Moi aussi, je vais à Nice. Il fait chaud. Cela ne vous ennuie pas que j’enlève mes chaussures et que je pose mes pieds sur votre banquette ? L’odeur de ma transpiration ne vous dérange pas ? Il fait tellement chaud, et je n’ai pas pris de douche depuis tôt ce matin !— Oh non, pas du tout ! (in petto : au contraire…) Que faites-vous dans la vie, si ce n’est pas indiscret ?— Je travaille dans une banque, pour acheter et vendre des valeurs à la bourse.— Vous êtes trader alors ? Vous devez être riche : pourquoi vous ne voyagez pas en première, ou par avion ?— J’ai de l’argent, en effet, plus qu’il m’en faut. Il faut vous avouer que j’ai peur de l’avion. Et on s’ennuie à mourir en première classe : les gens restent sur leur quant-à-soi. Il n’y a pas moyen de lier une conversation. Et vous ?— Je n’ai pas de travail. Demain, je vais me présenter à un entretien d’embauche, mais sans trop d’espoir… Vos sandales sont trop serrées : les ...
... lanières vous laissent des marques, cela doit vous faire mal. Vous ne voulez pas que je vous masse les pieds pour vous détendre ?— Bonne idée, vous êtes gentil ! Après un quart d’heure de massage, elle sourit, et leurs regards se croisent enfin. Sans cesser de regarder la belle inconnue dans les yeux, les mains de l’homme progressent le long des mollets, puis des genoux, puis des cuisses. Un peu gênée, d’autant qu’il y a d’autres passagers dont des enfants dans le compartiment, la dame rougit. Toutefois, elle ne proteste pas, ce qui est un signe d’encouragement. Le cheminement manuel se poursuit ; une main téméraire se glisse sous la robe, atteint la culotte, en écarte l’élastique, navigue au milieu des longs poils pubiens… Non, impossible. La rêverie s’arrêta là, car le scénario était devenu absolument invraisemblable. Si la nature même d’un fantasme est d’être hypothétique, il n’en fallait pas de complètement irréalisable. Pratiquer des attouchements sur une inconnue qui se laisse faire dans un train devant les autres passagers sortait du domaine du rêve acceptable. —ooOoo— Second scénario : l’homme se saisit de sa thermos de café et dit à la belle : — Voulez-vous du café ? J’en ai une bonne provision pour le voyage et je n’aime pas me servir en Suisse.— Qu’avez-vous contre les Suissesses ? J’en suis… Par contre, oui, je veux bien du café…— Désolé ! C’est une expression malheureuse. Comment dit-on se servir tout seul, chez vous ?— Nous ne le disons pas, car nous partageons ...