1. Le prix à payer (6)


    Datte: 18/03/2019, Catégories: Hétéro

    Au cours des semaines qui suivirent il ne revint pas sur cet épisode. Irène entendit des bruits selon lesquels il était sur la sellette. Les propriétaires de l’entreprise lui auraient reproché de ne pas avoir mieux négocié ce contrat, que les affaires de la société n’allaient pas très bien, et que ce gros chantier n’allait pas tellement aider l’entreprise à se remettre à flot. Les rapports de la petite assistante de direction avec son directeur s’étaient vraiment dégradés et demeuraient tendus. Il lui parlait aigrement, sèchement et communiquait peu avec elle. Elle le soupçonnait de se défouler sur elle des pressions qu’il devait subir. C’en était fini des relations normales, sans chaleur mais cordiales qu’elle avait au début avec lui. Elle ne pouvait plus le voir en peinture mais n’avait pas le choix, c’était son patron, son donneur d’ordre ; elle, en tout cas, était censée être sa plus proche collaboratrice. Un jour, quelques temps après, il lui dit qu’il voulait la voir à onze heures dans son bureau. Elle était très inquiète, jamais il n’avait procédé de la sorte, c’est-à-dire de façon aussi froide et aussi formelle. Elle se présenta à l’heure dite à la porte de son bureau, il l’y attendait, assis à son poste, le visage fermé. Il lui demanda de fermer la porte puis de s’asseoir. Un tel formalisme n’augurait rien de bon, pour elle. " - Voilà, Irène, je n’irai pas par quatre chemins. Vous savez que l’entreprise est dans une situation plutôt difficile. Le contrat que nous ...
    ... avons signé avec les Italiens va temporairement apporter un peu de trésorerie, mais comme vous le savez, ça n’est lui qui va sortir la boîte de ses difficultés, du moins pas à moyen terme. Les propriétaires en sont à se demander s’il ne faut pas envisager un plan social limité, ou bien la revendre - ce qui signifierait la même chose, puisque comme vous le savez, si des repreneurs se manifestaient, ils voudraient faire des économies. Ils nous laissent - ils me laissent, pour parler justement - un délai d’un an pour que je trouve des solutions ; et déjà, dans quatre mois, je devrai leur avoir présenté un plan d’économie drastique. L’activité n’est pas florissante, et je peux que rogner sur nos dépenses de fonctionnement. Mais j’envisage de me séparer de quelques collaborateurs dont je pourrai me passer… — Et…?" fit-elle avec un air d’impatience, et une façon de lui signifier qu’il arrête de tourner autour du pot. Il la regarda en levant les sourcils avec un étonnement qui signifiait qu’il était surpris de constater qu’elle avait pris de l’assurance. C’est sûr, il avait constaté un net changement chez elle, ça n’était plus la petite assistante effacée et servile qu’il avait connue, et qui ne bronchait pas, quelles que soient les informations qu’elle recevait. " - Et, je voulais vous proposer une rupture conventionnelle. J’ai réfléchi, je n’ai pas tant besoin d’une assistante de direction, le monde du travail a changé, et payer quelqu’un pour accueillir les clients, les visiteurs, ...
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