Le prix à payer (6)
Datte: 18/03/2019,
Catégories:
Hétéro
... pour proxénétisme - et j’irai aussi, avant cela, voir vos patrons… Ils recevront en tout cas une longue lettre de ma part, avec une copie du témoignage de Buzzato. Je ne donne pas très cher de vous… Songez également que des personnes ici vous ont entendu me dire "de bichonner Buzzato", qu’ils savent que nous sommes allés déjeuner tous les trois à plusieurs reprises… sans compter qu’ils savent également que vous avez fait exprès de me laisser seul avec lui au restaurant la seconde fois. — C’est une honte, vous êtes un monstre, Irène ! — Pas pire que vous, il me semble. Je me défends, je défends ma peau, Mr Lefranc. Et la façon dont vous me traitez n’est pas franchement très propre. Je veux juste garder mon poste… et que vous me foutiez la paix. Vous pouvez ranger votre petite procédure de licenciement, et je ne vous dis pas où… vous trouverez. Je suppose que cet entretien est terminé ?" dit-elle en se levant sans attendre la réponse et quitter la pièce. Lefranc était resté comme deux ronds de flanc. Irène savourait sa victoire. C’est vrai que Buzzato avait été adorable avec elle. Il lui avait dit qu’ils se reverraient quand il reviendrait en France. Elle n’avait rien à lui refuser. Tant pis pour l’adultère. Ils devaient juste se montrer prudents, car Lefranc avait parlé de conspiration et il aurait pu à cette occasion démontrer la connivence entre la petite secrétaire de direction et le bel Italien. Mais son retour n’était pas annoncé avant des ...
... mois, des semaines au mieux. Par la suite son patron l’évita, faisait en sorte de ne plus lui parler. Mais il lui fichait la paix, ce qui était l’essentiel. Et surtout, elle n’entendit plus parler de sanction pour elle, ni de procédure de licenciement. — - - Quelques mois passèrent, l’atmosphère était pénible. Elle ne recevait ses consignes de travail que par mail. Par ailleurs, elle recevait des échos de temps à autres du chantier pour le client italien, et à ce qu’elle entendait, ça ne se passait pas bien. Jusqu’au jour, où brutalement, son patron fut mis à pied et reconduit à sa voiture manu militari par des gens du Conseil d’Administration qui avaient débarqué sans crier gare et qu’elle n’avait jamais vus, et qui reprirent provisoirement les rênes de l’entreprise. On reprochait manifestement au directeur un défaut de résultat financier, notamment concernant les économies demandées, et d’avoir mal négocié le contrat avec les Italiens. Du coup, tout changeait pour elle. Elle était inquiète pour l’avenir. Qu’allaient faire les dirigeants ? Elle n’avait que très peu de contacts avec eux, mais avait eu vent de rumeurs. On parlait de vendre la société. Elle n’était pas sortie des ennuis. Qui dit rachat dit souvent restructuration. Elle devait être prudente, se montrer autant que possible indispensable à l’entreprise. Les nouveaux dirigeants l’ignorèrent superbement ; elle faisait son boulot en parfaite autonomie, mais jusqu’à quand, pensait-elle.