Le nouveau chef
Datte: 27/03/2019,
Catégories:
f,
fh,
Collègues / Travail
hotel,
amour,
cérébral,
conte,
Dring ! Dring ! Dring ! — Oh non, pas le réveil, me dis-je.— Et si ! Il faut se lever ma vieille. Je m’extirpe de mon lit sans envie. Aujourd’hui, n’est pas un jour comme les autres, je vais rencontrer mon nouveau patron. Chargée de mission dans une grosse boîte où je travaille depuis cinq ans, j’ai du mal à accepter le changement de chef. Renaud avec qui je travaillais avant, était un chef parfait à mes yeux mais il a été muté et j’appréhende la venue d’une nouvelle personne. J’ai mes petites habitudes et je sais pertinemment que l’arrivée d’une nouvelle tête engendre forcément quelques changements et je n’ai pas envie de ça en ce moment. Trois mois que je suis séparée de mon conjoint avec qui j’ai passé sept ans. Sept ans très chaotiques, entrecoupés de ruptures, de désaccords. Je me reconstruis petit à petit. Mon changement de vie personnelle a été dur à gérer, pourquoi m’impose-t-on en plus un changement dans ma vie professionnelle ? C’est en râlant que je me prépare donc à affronter mon nouveau chef. L’heure tourne vite et si je ne m’affole pas un peu, je vais être en retard. C’est en courant que j’arrive à mon arrêt de bus. Alors que je m’apprête à monter dans le bus, je me fais bousculer par un homme. Ne s’excusant pas et étant, pour ma part, légèrement de mauvaise humeur, je l’interpelle : — Vous pourriez au moins vous excuser lorsque vous bousculez les gens ? Il me toise et répond : — Au lieu de rêver mademoiselle, vous n’aviez qu’à faire attention aux personnes qui ...
... vous entourent et peut-être que vous ne vous feriez pas bousculer !—Quel culot ! pensé-je.— Je ne rêvais pas, pour votre information, j’attendais que les personnes qui descendent soient toutes sorties, lui dis-je, avant de filer m’asseoir et de ne lui laisser aucune chance de débattre. Quatre arrêts plus loin, je descends avec à mes côtés l’homme avec qui j’ai eu une petite altercation. Son regard moqueur m’énerve un peu plus que je ne le suis déjà. Il me fait signe de passer en disant : — Je vous en prie, très chère, je ne voudrais pas prendre le risque une fois de plus, de vous bousculer. Il reçoit, pour toute réponse, mon regard le plus noir. Je rejoins mes collègues au café où nous avons l’habitude de nous retrouver tous les matins avant que chacun aille à son bureau. Évidemment le principal sujet de conversation est l’arrivée du nouveau chef de service. À 9 h précises, nous sommes tous dans nos bureaux. Ayant beaucoup de travail pour la préparation d’un séminaire prévu la semaine prochaine, j’en oublie l’événement du jour. À midi trente, ma secrétaire me signale qu’elle part déjeuner et que nous avons tous rendez-vous dans la salle de réunion à 15 h pour la présentation de monsieur Roland Moreau. Je rejoins mes collègues à la cantine et les conversations sur Roland Moreau vont bon train. Certains l’ont aperçu et j’ai le droit d’entendre les délires du service dans lequel je travaille. — Jenny, tu vas craquer lorsque tu le verras. Il est trop beau et en plus, il n’a pas ...