Un prêt à long terme
Datte: 27/03/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
Oral
fdanus,
extraconj,
Collègues / Travail
C’est peut être toujours comme cela que se présentent les opportunités, par un hasard, au détour d’une journée où pourtant rien ne semblait prédisposer à une affaire de cette sorte. Marié depuis de nombreuses années et fidèle, père de deux enfants déjà en études supérieures, c’est ainsi que je me présentai un matin, avec ma femme, devant mon banquier pour un classique prêt immobilier. Banquière devrais-je bien sûr dire. Une jeune femme, blonde avec une petite queue de cheval qui semblait la rajeunir, disons une trentaine d’années ; bientôt vingt ans de moins que moi. Habillée sobrement d’une chemise un peu longue tombant bas et d’un pantalon. Le tout fait pour manifestement cacher quelques formes naissantes. Un visage sympathique, un peu rond également, mais un discours ferme, approprié à la situation. Notre dossier n’était a priori pas très compliqué, mais les seuls documents à rassembler étaient déjà pour moi une petite difficulté ; je n’ai jamais été très au fait de toutes ces choses-là et les photocopies de ceci et cela m’ont toujours été d’un aspect rébarbatif profond. Il fallait bien s’y mettre cependant et mon travail me permettait davantage que ma femme de m’occuper de cela. Le premier entretien s’est conclu sur un rendez-vous pour un suivant. En début d’après-midi le lendemain. À l’heure dite, je sonnai et Sylvie – c’était inscrit sur sa carte de visite – m’ouvrit la porte. Je la retrouvai dans son bureau quelques marches plus tard et m’assis en face d’elle. Rien ...
... de bien sensuel dans ce deuxième entretien, sa tenue, toujours d’un sobre de moine, ne pouvant m’amener à fantasmer et l’affaire en cours ne m’y engageait pas non plus. À la lecture des renseignements, pour vérification, mon âge la fit sourire et moi de lui demander pourquoi elle souriait. — Vous ne les faites pas, dit-elle sans quitter du regard son écran. En me serrant la main son regard a bien évidemment croisé le mien et, comme je m’y attendais, j’ai conservé sa main, une seconde de plus que la convenance n’aurait voulu. Son regard dans le mien, toujours. Pourquoi ? Bien en peine de répondre à cela. Qu’avais-je à attendre ? Plutôt tout à perdre dans une affaire où j’attendais plutôt un autre type de service. Deux jours plus tard, le rendez-vous était fixé à 17h30 et je retrouvais donc à l’heure Sylvie, en jupe et bottes, à la mode. Encore une fois l’entretien, technique à souhait, combla tous mes vœux de désintérêt. Et bien sûr il manquait, encore, un papier. Tout cela commençait sérieusement à m’ennuyer et cet énervement s’est sans doute un peu senti dans ma voix. Sylvie m’a donc proposé de lui apporter ce fameux et dernier papier le soir même. J’avais un rendez-vous tard et cela ne me semblait pas possible. — Mais après vingt heures, m’a-t-elle dit, je travaille encore. Ma femme était comme tous les jeudis soirs à son bridge, jeu que je pratique mais pas avec son groupe de « filles » comme elles se définissent si bien. Je lui ai envoyé un texto pour la prévenir, malgré ...