La conversion
Datte: 27/03/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
inconnu,
volupté,
pénétratio,
fdanus,
fsodo,
init,
... ni téléphoner ni en parler à Rémy. Je m’étais levée brutalement en renversant son verre de vin et, pour la seconde et dernière fois, je l’avais fui. Il m’avait fallu, alors, plus de deux ans pour arrêter de souffrir comme une damnée, deux ans, pour cesser de craindre de le croiser dans la rue, deux ans, pour arrêter d’espérer qu’il était passé sous un bus. Au début, j’avais pleuré souvent sur cet amour perdu, sur sa lâcheté, puis j’avais continué à pleurer sur la bêtise que j’avais failli commettre et qui aurait gâché ma vie, celle de ma fille, celle de mon mari. Depuis, je n’ai jamais plus regardé un autre homme que Rémy. Avec lui, j’ai connu d’immenses bonheurs et nous avons connu aussi la tristesse de n’avoir pas eu cette grande famille dont j’avais tant rêvé. CHAPITRE V Bernard s’est redressé, sa position était devenue trop inconfortable. Maintenant, il me faut décider. Bernard, ce n’est pas Daniel, Bernard c’est l’histoire d’une nuit, c’est la faute à un manque de tendresse, c’est le besoin d’une présence. Bernard va repartir et il ne restera trace de ceci que dans la mémoire de mon corps si, du moins, cela se passe comme je l’espère. Je me libère doucement de son emprise je me lève et lui prends la main. — Viens montons. Bernard accepte ma proposition avec un sourire, cette fois, plus timide. Sur le palier du premier étage, je lui indique la salle de bains que j’occupe immédiatement, lui se dirige vers les toilettes. Je prends une douche rapide, me démaquille tout ...
... aussi rapidement, me couvre d’une serviette et me glisse dans mon lit. Je laisse ma lumière éteinte. Les Chinois, ça doit voir la nuit. Il semble avoir suivi mes mouvements depuis son réduit car je l’entends maintenant se glisser, à tour, dans la salle de bains et prendre une douche. Il ne doit faire que le minimum car, moins d’une minute plus tard, je le devine dans l’obscurité qui contourne le lit. C’est vrai qu’il est nyctalope, car il évite tous les pièges que j’ai pu tendre dans ma chambre, les sièges bas, les poufs, les piles de livres qui traînent par terre. Il se faufile sous la couette sans me distribuer des coups de talon ou de coude. Il n’a, cependant, pas grand mérite car mon lit est immense. Quand nous avions aménagé dans cette maison, j’avais profité de la très grande surface de notre chambre, pour choisir un lit japonais de deux mètres de large, avec un tatami et un futon de coton épais comme le plateau d’une table. L’ensemble donnait, en effet au début tout du moins, l’impression de dormir effectivement sur une table, mais on s’y fait vite et, là, ça devient très agréable. La respiration de Bernard doit être aussi bruyante que la mienne. Il rampe dans l’espace nous séparant et vient se coller de tout son long contre moi. Ni l’un ni l’autre n’avons jugé bon de conserver sur nous quelque vêtement. Nous permettons à nos corps de faire plus ample connaissance. Nous restons ainsi sans bouger pendant quelques minutes, aucun des deux n’osant prendre d’initiative. À la ...