1. Lettre d'amour tardive


    Datte: 01/04/2019, Catégories: fh, inconnu, amour, humilié(e), cérébral, pénétratio, lettre,

    ... achevant ta destruction. Dieu sera-t-il aussi génial pour donner à son œuvre cette étincelle qui la sépare de la plus totale perfection ? Saura-t-il renoncer à son statut d’être le plus parfait pour le céder à son œuvre. Ces mots sont ce qui me manque pour être divine. Mes sentiments envers toi sont l’une des preuves de ma quasi perfection. Je suis capable de t’aimer, de t’adorer dans ta condition de moins que rien. Tu n’as rien fait d’autre qu’aimer une femme superbe, maintenant, je parviens à adorer un sous-homme. Je t’admire par ton vide, je t’admire par ta nullité, et je t’aime de tout mon cœur, bien plus que ce que je t’ai aimé lorsque, adolescente qui ne pouvait imaginer ce qu’elle deviendrait, je t’ai rencontré. C’est ta faute, tu aurais pu résister, tu savais, au fond de ton être, puisque tu avais encore ta part de lucidité, que cet amour te mènerait à la déchéance, mais par faiblesse, tu y as cédé. Nous avons signé le contrat avec notre premier baiser, et nous l’avons validé dans notre première rencontre. Dieu m’a poussée à m’infiltrer dans ton être cette nuit de juin, alors que je savais que tu ne pourrais pas éblouir mes sens comme l’amour de ma vie l’a fait. Et nous nous sommes connus, dans la pénombre, sans un bruit, nous avons joui l’un de l’autre en exprimant cette animalité que je t’ai aussi volée. Tu ne dois plus savoir, pauvre pantin, ce qu’est le désir. J’ai joui pendant des années de ton manque de jouissance, et maintenant que je le sais, je me sens ...
    ... t’appartenir. Mais cela est un vain constat, tu n’es plus en mesure de me posséder puisque tu m’as rendue à moi-même, je suis ton bonheur. Nous aurions pu n’être qu’un, mais notre bonheur aurait été trop concret, alors que l’abstraction qui fait de moi un être quasi-divin me rapproche du bonheur dans son statut d’idée pure, et donc de mon créateur. Je t’ai laissé la tranquillité de ne rien être, parce que je ne pouvais te prendre que la passion, je t’ai pris ton amour-passion, je t’ai pris ton désir, ton espoir, tes rêves, je t’ai pris ton pouvoir de séduction, ta sensibilité, ta beauté, ton souffle. Je t’ai pris aussi ton arrogance, ta jalousie, ton impatience. Et je les ai partagées avec lui, le seul à la hauteur d’une demi-déesse comme moi. C’est lui qui m’a offert tout ce je n’ai pas eu l’occasion de t’apprendre à m’offrir. Et c’est à lui que je dois la force d’avoir pu te détruire, moi qui t’aime de tout mon cœur. Si tu avais encore la faculté de haïr, tu pourrais te rabattre sur lui pour l’exprimer. Si tu avais encore ta jalousie caractéristique, c’est envers lui que tu la réaliserais. Si tu pouvais encore sentir quelque chose, tu retrouverais dans la méchanceté des propos que je tiens tout mon amour, et si tu en étais encore capable, tu pourrais te rappeler le mois que nous avons vécus ensemble. Comme je suis heureuse d’avoir pris soin de te voler ta conscience, pour que tu ne puisses véritablement t’approprier de tout ce que je te dis. Tu as ta faculté d’apprendre, puisque ...
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