1. Lettre d'amour tardive


    Datte: 01/04/2019, Catégories: fh, inconnu, amour, humilié(e), cérébral, pénétratio, lettre,

    ... faire autrement. Mais c’est grâce à toi que j’ai eu la force et le courage de toucher au bonheur, et par conséquent, de te priver du tien. On n’est qu’un seul être toi et moi, divisé par un mal étrange et inévitable, et donc seulement un de nous deux pouvait emporter cette vie, qui divisée n’aurait donné que deux existences. Il a fallu que la boucle soit bouclée, que le destin aboutisse, que je sois l’être sublime et toi l’envers de la médaille, que tu me donnes ta vie pour ne rien recevoir en échange, si ce n’est le vide qui t’accompagne jusqu’à ce jour. Il s’agit de la vie poussée à l’extrême, il s’agit du bonheur en tant qu’idée pure, il s’agit de l’amour détaché de toute chose concrète, il s’agit d’un être, moi, qui a atteint toute sa valeur spirituelle, grâce à la déchéance d’un autre. Tu n’as même pas eu le courage de te donner la mort, puisque tout le courage de cet être androgyne m’a été accordé, je ne pouvais pas faire autrement, je ne pouvais qu’oser, et j’ai osé te détruire. Maintenant que j’en suis consciente, il est trop tard pour te respecter et te rendre ce que je t’ai pris. Il n’y aurait aucun moyen de te faire partager mon épanouissement, celui-ci est bouclé, total. Les défauts qu’exige la perfection, je te les ai pris aussi, et donc tu n’es rien, je t’ai pris même la lâcheté et la bêtise, je t’ai pris l’injustice, la laideur, et aussi le malheur. Tu n’es même pas malheureux, tu es simplement la nullité totale, tout ce qui te reste c’est ton existence, ...
    ... tout ce que tu as de positif c’est le fait d’être. Tu es, et c’est grâce à moi que tu es. Si je ne t’avais pas pris le courage, tu te serais tôt ou tard donné la mort. Pourtant j’étais à toi, tu m’avais, et je t’avais. Depuis que nous avons tragiquement pris connaissance de nos essences, nous sommes devenus cet ange d’amour qui s’est transformé en ce que nous sommes aujourd’hui, une vie et une existence. Tout est extrêmement clair, et la seule chose que je peux prétendre te rendre, de tout ce que je t’ai pris, par trahison et égoïsme, est une once de lucidité afin que tu puisses t’approprier du constat de ce que nous sommes, de ce que je suis. Ce soir-là, oh, mon amour, ce soir-là nous nous sommes divisés. La douleur tu l’as assumée, le bonheur que l’on aurait pu partager tu me l’as laissé. Mais je ne peux pas te remercier puisque je ne pouvais pas faire autrement, te prendre ce bonheur était la seule option. S’il existe un Dieu, je sais que je suis son unique œuvre achevée, son chef d’œuvre le plus cher, sa création la plus splendide. Je suis la perfection, et tu es le déchet. Aurait-il pu opter pour la solution inverse, et donner à son œuvre une fin opposée à celle qu’elle a eue ? Aurais-tu su assumer ce que j’ai eu le courage d’assumer, aurais-tu pu me détruire, m’anéantir, me tuer ? L’aurais-tu fait ? Le peu de conscience qui te reste, s’il t’en reste encore, te le dira. Comme ce soir-là, aujourd’hui, je ne peux pas faire autrement. J’ai opté pour achever mon bonheur en ...
«1234...7»