Louis
Datte: 01/04/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
fagée,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
vengeance,
mélo,
amourdram,
... mâles toucher les siennes. Non, il ne fallait surtout pas revoir cet homme ! Cela faisait maintenant plus d’une semaine que le bal avait eu lieu. Le quotidien avait de nouveau repris les rênes de la vie de Claire, et elle y plongeait avec une énergie décuplée. Les marchés, toujours plus nombreux à la belle saison dans tout le canton, lui permettaient d’écouler chaque jour légumes et fruits du jardin, fromages, herbes et miel. Le dimanche, elle fabriquait les fromages frais et le beurre, ramassait et faisait sécher les plantes médicinales, les fines herbes qu’elle proposait régulièrement. Elle ne voyait pas les jours passer. Elle n’avait pas revu Lafargue et ce dernier ne s’était pas montré depuis leur rencontre. Elle en était soulagée. Tôt ou tard, elle savait qu’elle finirait par le revoir, mais elle souhaitait que cela soit le plus tard possible. Un mardi, en revenant du marché, elle trouva un message dans sa boîte aux lettres. Elle ouvrit nerveusement l’enveloppe, le cœur battant et lut : Je suis désolé pour l’autre soir. Je ne voulais pas vous faire peur. Je ne sais pas si vous me pardonnerez, mais je l’espère. L. Rien ne semblait accompagner la lettre mais Claire trouva un large bouquet champêtre posé sur le seuil de sa maison. Elle le prit avec des mains tremblantes, partagée entre colère et émotion : même s’il s’excusait, Lafargue avait trouvé le toupet de lui écrire et même de venir chez elle. Mais après tout, l’homme s’était donné du mal. Et il avait choisi les plus ...
... jolies fleurs de la saison. Ce serait dommage de jeter un pareil bouquet. Elle installa les fleurs dans une large cruche en vieux Strasbourg et la posa sur la table de la cuisine. Elle glissa le message dans un tiroir avant de se raviser et de jeter l’enveloppe dans le poêle à bois : nul besoin de garder ce genre de courrier. Puis elle partit vaquer à ses occupations. La semaine suivante, lorsqu’elle revint de la petite ville voisine d’Ambert, elle trouva de nouveau un message mais coincé sous une pierre sur le seuil de la ferme. Elle le ramassa et lut :J’ai très envie de vous revoir. Je vous attends ce soir à 9 Heures, à la Croix Chenue. L. — Il est fou, pensa Claire. S’il croit que je vais y aller, il se trompe lourdement. Et elle jeta une nouvelle fois le message de l’homme au feu. Mais le rendez-vous ne cessa de la hanter tout le reste de la soirée, et elle en perdit l’appétit. Lorsque neuf heures sonnèrent à la pendule, elle ne put s’empêcher de frissonner. Et si, ne la voyant pas, il venait ici ? La Croix Chenue n’était pas très loin de la ferme. Non… Surtout ne pas céder à la panique. Cela ferait trop plaisir à ce Don Juan de pacotille. Rester digne. Elle alla s’asseoir sur le banc de pierre sous le cerisier derrière la maison. Les roses embaumaient et les grillons faisaient entendre leur petite musique. Au loin, on entendait les cloches des salers et des aubracs. Claire soupira. Allons, c’était une belle soirée qu’il fallait savourer, même si un fâcheux tentait de la ...