Louis
Datte: 01/04/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
fagée,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
vengeance,
mélo,
amourdram,
... trouver face à la fille d’Albin. Et puis, un matin, lassé de la vie trépidante, je n’ai eu qu’un désir : me réveiller en écoutant chanter les oiseaux, comme autrefois. Je n’ai pas hésité. Je savais que la maison paternelle était toujours à vendre et que personne ne se souviendrait de moi. Le village n’est pas trop loin de Clermont, pas trop loin des musiciens, même si Paris était idéal. J’ai laissé un associé sur l’atelier parisien et j’ai pris ma part des bénéfices pour monter une affaire ici et racheter la maison. Et puis je me disais que Claire avait dû partir chez ses cousines, que je ne la reverrais pas. Je ne me souvenais que d’une gosse qui vous dévorait du regard, aussi je n’avais aucune envie de la croiser. Seulement, dès que je suis allé au marché, je l’ai vue et reconnue : elle ressemble tellement à sa mère ! Même grâce, même sauvagerie, même je ne sais quoi qui m’a donné envie d’elle. Au début, je me suis dit que déniaiser la fille de la maîtresse de mon père, ce serait amusant. Et puis, je crois que j’ai compris en la regardant vivre, en dansant avec elle l’autre soir, l’attachement que mon père pouvait avoir pour sa mère. D’ailleurs je vous l’ai dit sincèrement le soir de la Saint-Jean. Maintenant que je suis rentré au pays et que j’ai de quoi vivre honorablement, j’aimerais qu’elle soit ma femme. Je crois que je saurai mieux que n’importe quel homme la rendre heureuse, la comprendre. C’est ce que je suis allé dire à mon père. Peut-être la première fois que ...
... je peux lui parler d’une chose qui me tient à cœur ! Le père Bideau écoutait Louis attentivement. Au fur et à mesure de son récit, il se détendait et reprenait des couleurs. Finalement, sa première impression était la bonne : Louis était un homme honnête et qui saurait aimer Claire, même si, une fois instruite de sa parenté, la jeune fille risquait d’éconduire définitivement le malheureux. Il soupira : — Tu veux que je te dise, garçon ? Je te souhaite bien du courage pour conquérir la fille d’Albin : ce sera très difficile car il faudra tôt ou tard lui dire qui tu es. Et c’est pas sûr qu’elle ne te renverra pas d’où tu viens. Et même si tu réussis, le village s’emparera de votre histoire pour condamner une union pas du tout convenable. Sans vouloir te décourager, j’crois que ce serait plus raisonnable de t’intéresser à une autre et de préférence pas du village.— Je n’aime pas sur commande et je n’ai pas peur des ragots. Je pourrais leur en renvoyer dix qui provoqueraient des drames dans les familles. Moi aussi j’ai des yeux pour voir qui fricote avec qui. Des histoires comme celle de mon père et Rose, il y en a au moins quatre. Les commères en perdraient le sommeil si elles apprenaient ça ! Mais vous avez raison, Claire ne voudra peut-être pas de moi.— Va savoir… J’vous ai vus tout à l’heure et à la regarder sourire, j’crois que tu as une toute petite chance. Mais prends ton temps, ne précipite pas les choses. Claire a l’air encore plus farouche que sa mère.— Je sais. Louis ...