1. Temps de Paix


    Datte: 04/04/2019, Catégories: f, h,

    ... vous pourrez toujours offrir une juste compensation à votre ami Paul, quand vous aurez perdu ce qui fait de vous un bien si précieux.— Pourquoi alors m’avoir fait rencontrer notre bon Georges, dès mon arrivée à Paris ?— C’est si simple à saisir ma belle, je savais bien qu’il ne pourrait jamais vous déflorer… nous en parlions souvent lui et moi de ses… problèmes. Au moins vous a-t-il montré la voie et fait faire quelques progrès.— C’est vrai, Madame… alors je vais me laisser guider par vous, après tout… je ne risque pas grand-chose.— Voilà qui est raisonnable. Nous retournerons voir la maison Dior. Il n’est que temps de reprendre une vie normale, une vie de Parisienne quoi ! — xxxXXxxx — Les mois suivants, je fus entraînée dans un véritable tourbillon. Sorties, promenades dans les endroits chics de la capitale où le beau monde reprenait une existence plus paisible. Les uniformes kaki remplaçaient ceux plus verts des troupes du Reich rejetées sans ménagement de toutes parts. Les cabarets retrouvaient des artistes qui longtemps s’étaient fait oublier. C’est ainsi que Geneviève me présenta bon nombre de Messieurs, pas tous je dois le dire, d’une fraîcheur exemplaire. Mais l’attrait de ma jeunesse et surtout celle du fruit bien vert qui se nichait entre mes jambes les rameutaient comme des toutous. Je fis la connaissance de tout ce que la région parisienne comptait d’hommes riches et l’ivresse d’en choisir un me faisait les repousser tous, au grand désespoir de ma protectrice. ...
    ... Mais par respect, j’avoue volontiers qu’elle ne tentait jamais de me forcer la main. Le destin devrait se charger de moi finalement. Et puis au moins cette première fois aurait peut-être l’apparence du réel, du vrai. Nous étions en avril 46 et ma mère arrivait sans « être annoncée » chez Geneviève. Ses traits tirés, sa mine triste nous apprenaient que quelque chose que nous ignorions s’était passé. Assise au bout de la table, elle déposa devant moi un courrier frappé du sceau de notre bonne république. J’y pouvais lire qu’Armand, mon père, figurait sur les listes des morts dans un camp de concentration de l’est de la France : Le Struthof. Cette nouvelle m’attrista plus que je ne l’aurais cru. Bien qu’il ne m’ait jamais manifesté un réel intérêt, Armand avait tout de même contribué à me donner de bonnes études. Clothilde, elle, semblait effondrée et projetait de repartir pour le Nord et l’usine familiale. De toute façon je n’avais plus ma place là-bas et ce fut encore Geneviève qui eut des paroles de réconfort pour maman. — Votre… votre ami vous accompagne dans votre région ?— Je… je ne sais pas si c’est correct et acceptable pour les gens de chez nous.— Qu’en avez-vous à faire de l’opinion des autres ? Votre compagnon est un excellent gestionnaire et il vous suffirait de vous marier à plus ou moins longue échéance pour qu’il remette sur pieds votre entreprise. Et comme je suis responsable de votre rencontre, je veillerai à ce que tout se passe le mieux du monde pour vous. Ça ...
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