Temps de Paix
Datte: 04/04/2019,
Catégories:
f,
h,
... peut vous convenir ?— Oui ! Oui bien sûr ! Mais Armand… c’était… il me manquera toujours, vous savez.— Allons, un peu de courage. Vous n’avez pas été si malheureuse depuis votre séparation et cette issue fatale profilait son ombre funeste depuis sa disparition. Elle avait passé quelques jours dans mon appartement, le temps pour elle et son nouveau mec de se préparer à ce retour aux sources. J’avais revu Paul aussi quelques fois, mais jamais seule et il me paraissait très triste. Enfin, en sortant du théâtre où nous avions passé une excellente soirée, un godelureau en habits s’avançait au passage de Geneviève. — Mon Dieu Madame… comme vous êtes restée la même. Ça fait bougrement longtemps que nous ne nous étions pas salués. Vous embellissez avec l’âge, ma très chère amie.— Vilain flatteur ! J’ai déjà un pied dans la tombe. Ce n’est pas gentil de vous moquer d’une pauvre vieille dame de la sorte.— Vous serez éternellement jeune dans votre tête et c’est cela qui compte n’est-ce pas ?— Je vous présente Charlotte ! C’est la nièce de Gertrude. Vous vous souvenez de mon amie Gertrude ?— Gertrude ? Attendez un peu ! Ne serait-ce pas cette belle dame, qui de lingère est passée amuseuse ?— Je vois que vous avez les idées claires. Donc cette charmante personne est la fille du frère de Gertrude.— Eh bien ! Mademoiselle, vous êtes une pierre précieuse, lumière dans la nuit de ce palais des arts qu’est ce théâtre. Et votre mari doit avoir beaucoup de chance de posséder un tel joyau.— Je ...
... n’ai point de mari, Monsieur…— Oh pardon ! Je suis Gabriel de Montambert et je représente la maison Monbousson… joaillier de la place Vendôme.— C’est vrai, ma chère, notre ami embellit par ses créations les plus belles femmes de France et même du monde si j’en juge par les excellents résultats de votre maison.— Ah, Geneviève, je retrouve là votre esprit… pratique. C’est ce qui manque à notre univers si particulier. La guerre nous a privés de ces plaisirs que vous saviez si bien nous procurer.— Allons Gabriel ! Un peu d’optimisme ! Vous aussi avez bien grandi. Où est donc passé le garnement boutonneux qui venait jouer dans la cour des grandes ?— C’est vrai que la roue tourne pour tous. Quant à vous, mademoiselle, vous êtes… ravissante. Venez donc me rendre visite un de ces jours à la boutique… nous trouverons bien un pendentif qui saura mettre en valeur ce cou si gracieux. Encore qu’il n’ait nul besoin d’artifice pour être… séduisant. Bien, je dois vous quitter… mais promettez-moi, Madame, de venir me voir à mes bureaux… en compagnie de votre jeune et jolie demoiselle.— Comptez sur moi ! Gabriel, comptez sur moi, vraiment. Le Gabriel en question s’était éloigné de nous, entouré d’une sorte de cour. Et mon chaperon m’avait alors raconté l’histoire de la bijouterie où ce petit génie officiait désormais. Elle ne tarissait pas d’éloges sur cet homme qui devait friser la quarantaine. Apparemment il avait eu ses entrées chez Geneviève et qu’ils soient restés amis était déjà un gage de ...