1. Les émois de Valériane - 1/3


    Datte: 22/06/2017, Catégories: hplusag, hotel, voiture, autostop, intermast, Oral init,

    ... ouverte – je reconnais mon prof. — Je ne pouvais quand même pas vous promener dans mon vieux Multipla, indigne d’une princesse et lourd d’évocation. Considérez enfin, ce levier de vitesse dressé entre nous, il sera pareil à l’épée de Tristan, gage de ma sagesse. Il m’emmène vers l’une de ces étoiles consacrée par Michelin, supposée être et faire mieux que chez papa, ce qui n’est pas peu dire. Si c’est ainsi qu’il compte m’égarer ! — Je tiens à vous remercier pour ces vêtements que vous m’avez offerts et qui me vont comme un gant.— Ce n’est pas très gentil de me faire ainsi subrepticement remarquer que j’ai oublié d’y adjoindre des gants. Je serai pleinement remercié quand vous les aurez à votre tour offerts à mon admiration, splendidement ennoblis par le contenu de votre personne. Vestiaire, où je retire et dépose ma bure. Une seconde, une courte seconde, son œil s’enflamme et l’embrase tout entier en retour. « Tous les messieurs sont des vicieux, quand ils habill’nt de jolies filles, c’est qu’ils espèr’nt se payer le droit de les déshabiller. »Une seconde, une courte seconde, c’est plus affolant que si je me trouvais exposée toute nue dans ce hall froid et impersonnel du restaurant. Je happe dans les braises de son regard, les insanités qui sillonnent son esprit, les grivoiseries qui se bousculent dans sa tête et les concupiscences qui fouettent ses instincts. C’est indécent, mais prodigieusement attisant. Il s’annonce. Nous sommes promptement pris en charge et pilotés ...
    ... vers notre table. Il nous faut traverser la grande salle presque pleine et je constate que je produis mon petit effet ; des conversations se suspendent et des yeux, admiratifs, ceux des hommes, ou envieux et soupçonneux, affûtant déjà quelques noires calomnies, ceux des dames, me poursuivent. Un frisson délicieux secoue mon échine. J’espère seulement que juchée sur mes échasses, je ne me torde pas la cheville et me réjouis toutefois du fait que cet éclairage tamisé ne révèle que faiblement les transparences de ma robe. On nous dirige vers une table ronde occupant un angle de la pièce où sont installés deux couverts, non pas vis-à-vis, ce qui priverait l’un de nous du spectacle du microcosme qui s’agite ici, mais côte à côte, ce qui lui permettra de me peloter tout à son aise. On nous installe et comme je m’y attends, il enserre immédiatement mon poignet : — Valérie, j’espère que vous vous êtes rendu compte que vos grâces ont ébloui cette assemblée qui pour moitié ne s’occupe plus que de nous présentement.— Précisément, aussi je vous prie de lâcher ma main ! On va vous prendre pour mon amant (mais c’est probablement ce qu’il souhaite) et moi pour, pour… Je n’ose pas terminer.— Pour une pute, achève-t-il avec un sourire qui me donne envie de lui crever les yeux. Ricaneur, il poursuit : — Vous préféreriez que je passe pour votre grand-père ? Eh bien soit, mais faut-il que je bafouille et bave dans mon assiette ? Il commande un double scotch et bien que peu accoutumée aux boissons ...
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