Les émois de Valériane - 1/3
Datte: 22/06/2017,
Catégories:
hplusag,
hotel,
voiture,
autostop,
intermast,
Oral
init,
... vous et c’est vous qui assuriez le service de notre table. Vous vous en souvenez sans doute, car un incident, peu banal, a agrémenté, si je puis me permettre, ce repas. La dame qui m’accompagnait s’est absurdement fâchée et voulant quitter la salle en toute hâte après m’avoir insulté, elle n’a pas remarqué que l’une des extrémités de sa ceinture s’était coincée entre les montants de sa chaise. Tirant alors brutalement dessus, elle a renversé le siège faisant converger sur nous toutes les attentions. Pour comble, le nœud unique qui maintenait sa robe fermée s’est défait sous l’effet de cette traction et elle s’est trouvée, une seconde, exposée à tous les regards dans ses seuls dessous. Des impertinents, plutôt que faire semblant de ne rien voir, ont été jusqu’à oser applaudir. Sans pouvoir me remémorer la tête des protagonistes, je me souviens incontestablement de cet épisode, tout autant que d’un vigoureux pincement de mon fessier qui l’a marqué d’une durable ecchymose. Fut-elle compensée par une royale indemnité ? Je l’ai totalement oublié. Lui aussi me jauge. Si j’en juge aux embardées de la voiture, le vieux cochon me mate sans vergogne et ses yeux s’attardent avec bien plus de complaisance sur mon buste et mes jambes serrées que sur la route. J’en suis d’abord horriblement gênée et tentée de tirer sur ma jupette pour l’allonger jusqu’à mes chevilles, mais j’ai peur que ce geste ne me ridiculise et j’imagine que loin de le calmer, il ne fera que davantage l’émoustiller. ...
... Je rougis et me tortille sur mon siège que je suppose être dès lors garni de charbons ardents. Bientôt, il s’empourpre à son tour sans que la timidité en puisse être la cause. La fièvre de son regard m’effarouche et me gagne. Je devine qu’il en est tout à fait conscient, qu’il est de surcroît satisfait d’engendrer ce malaise, ce qui ne fait qu’amplifier mon trouble. Je m’épouvante de frayeurs que lancine ce que je ne parviens pas encore à identifier comme du désir. Une honte confuse m’envahit, transpercée par des bouffées d’orgueil lorsque je me découvre capable d’électriser un vieux noceur tel que lui. Quelle folie me gagne-t-elle ? J’en perds la tête : est-ce l’évocation hors de propos de cette femme s’exhibant devant des inconnus ou cette invite pressante, bien que muette, à me comporter à sa façon ? Tout à coup, alors que je suis déjà très affolée, il quitte la route principale et s’engage dans un chemin forestier obscur et sinueux. — Pourquoi, passez-vous par là ? Je connais bien sûr la réponse à ma stupide question et je m’agace de la naïveté qui me l’a dictée. Depuis un moment, je redoute si fort une incartade de ce genre que, lorsqu’elle se produit, mon stress s’en trouve presque amoindri. — C’est un raccourci que j’utilise souvent, me rétorque-t-il. Ne crains rien. Après quelques centaines de mètres, il immobilise la voiture dans une petite allée transversale qui me semble perdue aux confins du monde habité. — Que faites-vous ? Laissez-moi. Je vous en prie, ne me ...