1. Un employé aigri


    Datte: 08/04/2019, Catégories: fh, Collègues / Travail complexe, vengeance, pénétratio, amourcach,

    ... m’observe, un peu amusée. Je bredouille quelques mots, inintelligibles. Elle met son doigt devant sa bouche m’intimant l’ordre de me taire et me dit, d’une voix terriblement suave : — Suis-moi, j’ai quelque chose à te montrer. J’en suis tout retourné. Ma hargne envers cette femme a pratiquement disparu. Ce n’est plus la vulgaire salope que je voulais punir qui se tient devant moi. Elle envoie valser ses chaussures, et me précède dans les escaliers. À l’étage, elle m’emmène dans un grand bureau dans lequel règne une odeur de travail. Dans un coin, il y a un écran relié à un drôle d’ordinateur. L’écran est divisé en quatre parties. C’est une espèce de vidéo de contrôle. Dans chaque partie, je vois une pièce mal éclairée. Madame Lenoir s’approche de l’ordinateur et tape quelques commandes au clavier. Ensuite, elle se recule nettement pour me laisser voir l’écran. Les images commencent à s’animer. C’est un peu comme si elle avait rembobiné une cassette VHS. Et là, tilt ! Je comprends. C’est mon bureau qui est filmé de quatre endroits différents ! Je vois, en marche arrière, le déroulement de ma journée. Monsieur Graindor qui est passé à 16 h 02 me donner le contrat d’un nouvel employé ; madame Arthur, à 15 h 47, pour me dire que Christophe Desmets a été augmenté et que je dois revoir sa fiche de paie. Toute ma journée défile de cette manière. Je perçois un mouvement derrière moi. Avec une douceur incroyable, elle me dit : — Cela fait quelque temps que je t’observe, Jean. Je ...
    ... suis complètement abasourdi par ce que j’entends. Et en même temps, captivé par les images. Quel triste personnage je fais ! — Je m’intéresse à toi depuis le premier jour. J’ai dû venir dans ton bureau pour une histoire de salaire, juste après avoir été embauchée. Tu ne m’as pratiquement pas regardée, et cela m’a réellement frustré. Je me retourne vers elle pour la regarder droit dans les yeux. Je me liquéfie. Je suis dans le même état qu’un petit garçon pris en faute. Madame Lenoir fait un pas dans ma direction, et continue : — Je suis venue un dimanche, il y a plusieurs semaines. Avec une amie, qui est responsable « vidéo » dans une agence de gardiennage, nous avons placé ces quatre caméras dans ton bureau. J’avais envie de te connaître un peu mieux. Dès que je rentrais chez moi le soir, je venais ici et j’analysais tes moindres faits et gestes. Je digère un peu difficilement cette information. Quoi ? Cela fait plusieurs semaines qu’elle m’observe ? Mais pourquoi moi ? Quelle drôle d’idée ! — Je me suis vite aperçue, dit-elle encore, que chaque fois qu’une femme entrait dans ton bureau, tu enfonçais la tête dans les épaules et tu faisais semblant d’être absorbé par ton travail. Lorsqu’elle quittait ton bureau, tu avais un regard haineux dans sa direction… Je te voyais même parfois marmonner. Et ce n’est jamais arrivé avec un homme. Elle fait encore un pas dans ma direction. Elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Je ne quitte pas ses yeux des yeux, je pense même ...
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