1. À l'ombre de ses ailes (3)


    Datte: 08/04/2019, Catégories: Erotique,

    ... détendue. Les gaillards qui lui avaient faits l’amour eux aussi suivaient cette silhouette qui, un à un repassait ses vêtements. Un instant elle songea qu’elle n’avait pas seulement pris une douche. Il lui faudrait donc rentrer chez elle avec les effluves de ces mâles sur sa peau. Les traces de semence encore humides aussi. Ça ne lui était jamais arrivé ce truc, mais bon Dieu, elle n’avait aucun regret. Les trois types avant son départ l’avaient tous embrassés. Sur la bouche comme si c’était tout naturel de rouler des pelles à tous ces mecs qui venaient de la sauter. Et elle se sentit troublée par ces simples gestes. Dans la voiture ils ne parlaient pas. Elle se contentait de suivre des yeux le ruban gris d’asphalte sur lequel la voiture fonçait. Le parking se trouva rapidement dans les phares de la voiture de l’homme qui conduisait. Elle ne remarqua nullement que par hasard, il avait stoppé sa tire juste près de la sienne. Galant, il vint lui tenir la portière et la guida vers sa propre bagnole. Alors qu’elle lançait le moteur pour faire une marche arrière, le type lui posa sur les genoux un petit sac de papier assez lourd. — Tenez ! Un cadeau de mes amis. Pour vous remercier de cette fabuleuse soirée que vous nous avez offert. — Merci… je… — Vous n’avez pas trop de regrets, j’espère ? — A vrai dire… non ! Je crois que j’ai apprécié ce qui s’est passé. — J’ai donc une chance de vous revoir ? — Allez savoir. La vie est parfois très étrange. Je n’en sais finalement rien… — ...
    ... Alors, je vous souhaite bonne route. Rentrez bien et prenez soin de vous. Elle n’avait rien répliqué, sa berline s’ébranlait déjà en direction de la sortie. Puis quelques minutes après elle filait sur les boulevards, remontant vers a voie rapide qui traçait jusqu’à son village. Quelque part la honte la submergeait, mais une autre réception également. Celle d’une plénitude absolue, celle d’avoir bravé mille interdits, tous les tabous, les frontières qu’une femme « normale » se voyait imposer par la morale. Et Claude faisait fi de ce déshonneur-là. Du reste, elle se mettait à chantonner… bien que chaque cahot de la route lui renvoyât dans les reins un signal pour lui rappeler qu’ils avaient pris cher. Les rares poids-lourds qu’elle dépassa à toute allure n’eurent que le temps de voir le trait bleu sombre de sa berline. Les fenêtres ouvertes, le visage hilare, la brune était tenue en éveil par l’air frais du petit matin. Déjà le soleil montait à l’horizon… oui ! Il devait être bien tard… ou plutôt bien tôt. Au bout d’une heure environ, Claude appuyait sur la télécommande qui actionnait son portail. A peine entrée chez elle qu’elle jetait toutes ses frusques pêle-mêle sur le sol de sa salle de bain. L’eau tiède qui coulait sur son corps allait-elle pour autant la rendre plus propre ? Cette idée de souillure la fit finalement plus sourire qu’elle ne l’inquiétait. Elle frottait sa couenne avec une vigueur toute particulière. Combien de temps dura ce lessivage à l’eau savonneuse ? ...
«12...8910...16»