"Ne vous inquiétez pas !" - Histoires de Sexe

"Ne vous inquiétez pas !"

... Ecoutez, vous avez besoin de quelque chose de plus tonique. On va faire du soft et, alors là, ne vous inquiétez pas, ça rapporte ! Près de cent cinquante euros par jour !» « Quel ringard ! » se dit Soledad. Son mari lui envoyait le triple (fois sept) chaque semaine. Pendant qu’elle faisait le compte de cette rémunération insuffisante, elle ne prit pas garde que King Kong commençait à la caresser de façon assez chaleureuse, au son d’une musique au kilomètre, un CD d’easy listening de Gilles. Les gros doigts s’attardaient sur ses lombes, puis en haut de son fessier, avant de revenir agacer sa poitrine, dont les tétins reprirent une vigueur quasi phallique. Ensuite, ce fut le tour de ses orifices lubrifiés : bouche, vagin. Les doigts ne lui inspectèrent pas le cul. À cet instant précis, Soledad comprit que les choses allaient vraiment loin, mais elle fut incapable de se révolter, car, si l’âme est une chienne versatile, le corps est une bête immortelle. Son joli corps aux courtes jambes entreprit de se dessaisir de sa psychorigidité. Son cul fut levé, son menton aussi, pour qu’elle matât, grâce au retour vidéo, le close-up sur ses entrées et exit intimes. C’est ainsi qu’elle se vit au ralenti et, il ne fallait pas s’inquiéter, pénétrée par de très beaux olisbos, l’un sculpté, l’autre fluo, au confluent d’une interculturalité médiévale et las-vegasienne. Les deux artefacts l’ouvrirent définitivement à des champs d’expérience renouvelés, avant qu’une énorme colonne de chair – ...

... poilue, elle aussi ! – ne remplace le polyuréthane. Comme des cils de biche, les poils incongrus firent naître des excitations inconnues en son for médian, en ses muqueuses de transition. Robert la sautait à présent gaillardement, et elle décida de fermer les yeux afin de réfléchir posément au déroulement de cette journée. Mal lui en prit : cette fermeture de l’un de ses sens sembla énerver les facultés réceptrices des autres, et tant les sons, les fumets, que les glissandos du gland de Robert le long de ses parois vaginales ne lui laissèrent plus le loisir de se concentrer. Un énorme pénis abstrait forait son cerveau ! « Ne vous inquiétez pas, Robert est stérile et il n’a pas le sida ! » A sa manière, Gilles restait prévenant. En réalité, elle ne s’inquiétait plus que de ses tétines, turgescentes comme jamais, et de la béance de son con que l’énorme mandrin comblait sur un rythme alterné. Elle était pistonnée d’une façon inédite – aucun souvenir d’une autre partie de cul de cette qualité – et lubrifiait avec libéralité. Elle rouvrit les yeux et se vit investie par ce long sexe poilu, entendit enfin le troublant érotisme de ses propres gémissements et, sans plus divaguer, jouit comme une folle. La traînée qu’elle s’était toujours dissimulée être – qu’elle ignorait même – cria des horreurs méphitiques, de ces mots que l’autre Soledad n’aurait jamais supportés d’ouïr, mais là, il s’agissait en réalité de jouir, ce qu’elle fit avec fraîcheur et spontanéité. Robert le valeureux ne ...