1. Quand Cupidon organise le hasard...


    Datte: 19/04/2019, Catégories: fh, fbi, amour, volupté, pénétratio, init, ecriv_c,

    ... parti. Ça va me changer les idées. Et, en riant intérieurement : « Cette fois, une belle hôtesse, je ne la raterai pas ! » Un centre de congrès, c’est un parcours du combattant. Ces déplacements sont tuants : manifestations trop longues, chaleur, poussière, décalage horaire, courses aux taxis… Et l’oreillette où l’on vous sert la traduction simultanée ! Au bout d’un moment vous avez une envie furieuse d’être ailleurs ! J’allais quitter ce cirque quand je note que le sujet suivant m’intéresse. Je m’enfonce dans mon fauteuil en bougonnant. « Après… je fous le camp ! » me dis-je, éreinté. Dès les premiers mots prononcés dans mon oreille par une charmante – je suppose – traductrice, je bondis. Cette voix ! Cette voix… mais je la connais ! Laure ?! Je me dis que je deviens yoyo… Laure ici ? Et traductrice ? Impossible ! Devenu très attentif, j’écoute la voix, uniquement la voix, oubliant ce qu’elle débite. Pas de doute… ces intonations, cette façon de reprendre le souffle, c’est elle ! Je me tourne vers les cabines, tout en haut, où ces demoiselles et messieurs travaillent. On n’y distingue que des ombres ou des silhouettes. Je quitte la salle et me précipite dans le grand hall à la recherche d’un renseignement sur ces traducteurs. Rien à faire. La partie « logistique » de ce centre de congrès est un monde à part qui m’est inaccessible. Il faut connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un… Le téléphone ! Oui, essayer. Au moins laisser un message ! Mais non, ça ne marche pas ! Ah ! ...
    ... Ces p… de réseaux ou de téléphones incompatibles ! Merde ! Comment faire ? Un lion en cage ! Laure est là… à quelques mètres ! Nom de D… ! La tête qui explose, le cœur qui bat à 180 d’énervement et d’impuissance. J’attendrai la fin des conférences et la sortie de tout le monde, dévisageant chaque personne à m’en donner le tournis. En vain. No Laure ! Resté seul sur l’immense parvis comme le seul arbre au milieu du désert, je me résous à rentrer à l’hôtel, épuisé et dégoûté. Dans quelques heures le retour, l’aéroport, et adieu… Quand je pense que nous étions si près. Si c’était bien elle ! Cultiver ce doute va me faire du bien. Après tout… une voix, ce n’était qu’une voix… Un bazar innommable à l’aéroport ! Des vols sont retardés à cause notamment d’une météo exécrable. Le mien figure sur la liste… mais annulé carrément pour un problème technique ! Le « cancelled » est sans appel sur le tableau d’affichage. Manquait plus que ça ! Bagarre pour accéder au comptoir de la compagnie aérienne où, ô bonheur, on me dit que je dispose d’une chambre dans un hôtel haut de gamme tout proche. Ouf ! ça va déjà mieux. Reste à y aller, m’installer et à prendre patience. Dans le désordre total qui règne ici, je louvoie au milieu de bagages épars, de passagers couchés par terre, sur un fond d’annonces inaudibles crachées par les haut-parleurs. Quand soudain : — Eh ! Mais c’est Jean-Pierre ! L’interpellation me stoppe net. Dans ce pays étranger, celle-ci, en français, me fait chaud au cœur, et ...
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