1. Un mariage malheureux


    Datte: 19/04/2019, Catégories: fh, jeunes, amour, historique, historiqu,

    À 18 ans, Louise Nartier pouvait figurer parmi les plus belles jeunes femmes de France en cette année 1785. Grande et bien faite, elle avait la peau claire sans utiliser aucun des artifices dont abusaient les nobles femmes de son temps et, malgré sa pudeur de demoiselle sage et parfaitement éduquée, l’on pouvait aisément deviner sous ses vêtements un corps voluptueux aux formes engageantes. Louise se savait belle et pouvait se montrer particulièrement coquette, mettant parfaitement ses charmes en valeur. Elle connaissait parfaitement toutes les robes et étoffes, car elle travaillait depuis ses 13 ans à la boutique de son père qui était l’un des meilleurs tailleurs de son époque et dont les robes et costumes précieux étaient portés par les plus hauts personnages de la cour du roi Louis XVI. L’on disait même que l’habile Nartier avait confectionné certaines des plus belles robes de la reine Marie-Antoinette qui était si férue de vêtements somptueux. Il fallait donc que la fille du meilleur tailleur du royaume figure parmi les jeunes femmes les plus élégantes qui soient pour faire honneur à la réputation de son père. À la boutique, Louise avait l’occasion de côtoyer les membres de la meilleure société et avait su s’inspirer d’eux sans les singer pour acquérir une distinction dont les femmes du tiers-état étaient, habituellement, dépourvues. Mais la jeune femme savait qu’elle n’était qu’une bourgeoise et s’était bien gardée d’adopter la morgue hautaine et ridicule dont ...
    ... faisaient preuve la plupart des aristocrates à l’égard des gens du peuple. Louise jugeait d’ailleurs absolument inacceptable que des nobles, qui s’étaient contentés de naître dans la bonne famille, qui n’avaient jamais rien fait pour mériter leur bonne fortune et qui vivaient aux frais de l’État en véritables parasites se permettent de mépriser son père, homme de grand talent et travailleur infatigable, et lui parlent d’un ton hautain qu’il était forcé de subir humblement pour ne pas perdre sa précieuse clientèle. Plusieurs jeunes nobles avaient fait les yeux doux à Louise depuis ses 15 ans, âge où la charmante enfant avait commencé à se muer en belle jeune femme. Mais Louise s’était toujours montrée très farouche à leur égard, et jamais aucun n’était parvenu à ses fins avec cette beauté fière. Il fallait dire que son cœur était déjà pris et qu’elle aimait de tout son cœur Guillaume, l’apprenti préféré de son père, qui était appelé à reprendre la boutique une fois que le tailleur serait trop vieux pour accomplir le travail harassant auquel il se livrait quotidiennement. Nartier aimait Guillaume comme le fils qu’il n’avait pas eu, la mère de Louise étant, hélas, morte en couches en lui donnant le jour. Le tailleur regardait donc d’un œil ému et attendri l’amour naissant entre sa fille et son apprenti et appelait de ses vœux le mariage prochain dont ils parlaient de plus en plus souvent. Nartier était ravi de voir sa fille heureuse et épanouie après avoir décidé d’épouser par amour un ...
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