Un mariage malheureux
Datte: 19/04/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
amour,
historique,
historiqu,
... et pour lui, mais ne pouvait accepter la proposition du duc, car il mettait le bonheur de son enfant au-dessus de toute autre considération et celle-ci avait fait son choix. Nartier refusa donc, en tâchant de paraître le plus civil possible, la proposition du duc de Montignac tout en le remerciant bien humblement de l’honneur qui avait été fait. Malgré toutes les précautions prises par l’humble tailleur, le duc se sentit insulté et profondément humilié. Il fallait qu’il se venge au plus vite et, si possible, d’une façon particulièrement cruelle. Il fallait, de toute façon, qu’une telle insulte ne demeure pas impunie. Le soir même, Nartier fit part à Louise de la demande en mariage du duc de Montignac ainsi que de son refus. La jeune femme fut ravie que son père eût trouvé le courage de s’opposer aux volontés du noble qui se trouvait face à lui, car elle haïssait le duc de toute son âme. Plus l’aristocrate avait harcelé Louise de ses avances, plus celle-ci l’avait trouvé rustre, grossier, fat et dégoûtant et, bien qu’elle n’était pas très pieuse et tenait avant tout à sa liberté, elle aurait préféré se retirer dans un couvent qu’épouser un tel homme. Mais le duc de Montignac n’avait pas dit son dernier mot et, le soir même, il ordonna à des mercenaires à sa solde de brûler la boutique du tailleur et de détruire tous ses vêtements et tissus. La nuit suivant l’ordre du duc, dix hommes munis de flambeaux se rendirent donc devant la boutique de Nartier et y mirent le feu. Les ...
... hommes avaient agi avec la plus grande discrétion, mais Louise, qui ne trouvait pas le sommeil, les avait surpris de la fenêtre de sa chambre sans qu’ils ne s’en aperçoivent, le logis de Louise et de son père étant voisin de la boutique de tailleur. La jeune femme donna immédiatement l’alerte, mais le temps d’arriver sur les lieux, toute la marchandise avait déjà été calcinée et demeurait irrécupérable, la boutique étant, quant à elle, réduite à l’état de ruine. Le malheureux Nartier était ruiné et avait vu partir dans les flammes le fruit de plus de vingt ans de travail acharné. Lui qui, habituellement, restait ferme et digne devant les plus grands malheurs, pleurait à présent comme un enfant et personne ne pouvait le consoler, même pas sa chère Louise qui, à ses côtés, tâchait par tous les moyens d’apaiser sa peine. Dès le lendemain, le duc de Montignac se présenta à nouveau devant le tailleur et lui fit une proposition qu’il ne pouvait pas refuser. Il se disait prêt à épouser Louise sans dot et, en prime, à l’aider financièrement pour ouvrir une nouvelle boutique encore plus grande et plus luxueuse que l’ancienne. Nartier savait bien que ce mariage le sauverait de la ruine dans laquelle il se trouvait, mais ne pouvait accepter cette nouvelle proposition sans l’accord de sa fille, qui restait la principale intéressée. Celle ci comprit les avantages d’une telle union dans le triste état où son père se trouvait et était prête à sacrifier son bonheur, mais il fallait en aviser ...