1. Un zeste de citron


    Datte: 22/04/2019, Catégories: fh, ff, amour, cérébral, revede, amourcach, Inceste / Tabou

    ... Anna avait nommé les personnages comme nous, leur avait construit une belle et grande demeure, et tandis que nous regardions « Anna » et « Samuel » s’embrasser, se marier et fonder une famille, je voyais que mon frère ne voyait rien, mais vraiment rien. Une vraie truffe. Parfois, quand Sam jouait avec sa console portative, je venais me blottir contre lui pour regarder sa partie, et puis son air concentré, ses yeux vides rivés sur l’écran, ses joues douces comme des pêches, à nouveau l’écran, lui… Rien n’avait changé, nos jambes entrelacées, sa respiration, ses cheveux bruns tout ébouriffés. Rien, sauf ce sentiment étrange qui grandissait dans mon ventre et dans ma tête. Il était de plus en plus beau, de plus en plus drôle, et attentionné avec ça. Je trouvais auprès de lui une oreille attentive et compréhensive qui en faisait le confident idéal. J’étais moi-même le témoin privilégié de ses premiers émois de lycéen, et inévitablement de ses premiers chagrins d’amour. Ce fut douloureux de le voir triste et inconsolable, renfermé sur lui-même. J’aurais voulu éviter cette souffrance, le prendre dans mes bras et lui dire que j’en étais passée par là moi aussi, que même si ça lui semblait incroyable, un jour ça irait mieux. Hélas, il restait muré dans sa chambre, inatteignable, refusant tout contact physique. Il avait fini par se consoler tout seul avec le temps. Et ce n’est que bien plus tard qu’il avait pu se livrer sur le sujet. Nous avions la chance de vivre dans une grande ...
    ... maison de campagne qui était une ancienne grange restaurée. Sam ne faisait plus de cauchemars et dormait dans sa propre chambre. Quand il n’arrivait pas à trouver le sommeil, il sortait sa lampe de poche et bouquinait sous la couette. Un jour, il fit irruption dans ma chambre et s’allongea sur mon lit en peignoir, encore tout trempé de la douche. Il aurait pu poser pour une statue de dieu grec ancien. Ses pectoraux commençaient à bien se dessiner. Qu’est-ce que j’aimais lire l’envie et l’admiration dans le regard de mes copines, souvent accompagné d’un « Il est beau gosse, ton frère… » ! — Tiens, tu as accroché le tableau de maman ?— Oui. Ça te plaît ?— Pas mal ! Elle s’améliore pour le reflet des bateaux dans l’eau. J’aime bien ce trait, il est beau. Maman peignait pour son plaisir personnel, tantôt des fleurs à la peinture à huile, tantôt des portraits au pastel, suivant la période de l’artiste. Nous chipions régulièrement dans ses œuvres, avec son accord, pour les accrocher où bon nous semblait. Une « minoute » sauta sur l’oreiller et exhiba son ventre. Je ne pouvais pas résister à un tel appel aux gratouilles. Nos parents aimaient les animaux et avaient recueilli çà et là quelques chats abandonnés. Un de nos jeux préférés consistait à compter qui avait dormi avec le plus de bestioles dans son lit et à narguer l’autre. — Lio a dormi avec toi, je suis trop jalouse ! m’exclamai-je avant de réaliser le double sens de ma phrase.— Oui, mais elle dort juste à mes pieds… Quand elle ...
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