Un zeste de citron
Datte: 22/04/2019,
Catégories:
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Inceste / Tabou
... pommette d’un million de petits baisers. Il n’avait jamais réussi à faire de bises viriles, celles qui vous cognent la joue. Non, Sam c’est un tendre. ********** Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé mon frère. Quand il est né, j’étais déjà une grande : j’étais en CP. En tant que bonne élève, j’avais l’habitude que la maîtresse me félicite pour mes notes en dictée. Alors, le jour où elle m’a félicitée pour sa naissance, je suis restée coite, parce que pour le coup je n’y étais pour rien. Mes copines me mettaient en garde contre ce futur frère qui allait m’embêter, me voler mes affaires et l’attention de mes parents. Les adultes me plaignaient, pauvre petite fille unique qui n’allait plus avoir la chance d’être au centre de l’attention. Ils avaient tort : j’avais hâte de partager ma solitude d’enfant. Bien sûr, mon frère n’était pas parfait. Mes parents n’avaient pas choisi le prénom que je leur suggérais – pourtant j’étais sûre que « Brugnon » aurait été très original. Et puis tant qu’à me donner un frère, j’aurais préféré que mes parents m’en donnent un grand qui me protègerait, plutôt qu’un petit qui ne savait rien faire, mais apparemment ce n’était pas possible. Alors je m’étais résignée à être la grande sœur et j’avais pris mon rôle très à cœur. J’en faisais peut-être trop, rangeant ses jouets, choisissant ses vêtements, surveillant s’il mangeait bien… Nos parents nous massaient régulièrement, que ce soit pour accélérer notre guérison avec un baume chauffant ...
... aux plantes, pour nous consoler, favoriser notre endormissement, ou tout simplement pour notre bien-être. Marcher sur le dos de notre père était pour nous un jeu, comme faire le « massage du jambon » à notre mère : découper le jambon avec des coups rapides du plat de la main, mettre du poivre et du sel en pinçant la surface de la peau, rouler le jambon en un petit palper-rouler et enfin étaler de la sauce béchamel imaginaire avec le plat de la main. Bref, le contact charnel n’avait aucune espèce de connotation ambigüe et il nous arrivait fréquemment de nous papouiller quand l’un de nous n’arrivait pas à trouver le sommeil ou était terrassé par un cauchemar. Alors que nous avions toujours eu des chambres séparées, nos parents nous retrouvaient fréquemment dans le même lit, si bien qu’ils avaient fini par installer un matelas au sol dans ma chambre. Quand avais-je commencé à porter un regard différent sur lui ? Peut-être bien quand d’autres avaient commencé à le regarder différemment. Je me rappelle sa naïveté d’adolescent envers les filles qui cherchaient à attirer son attention. Il y avait Anna, qui traînait toujours chez nous à jouer aux jeux vidéo. Elle préférait être avec nous ou dans un monde virtuel, que chez elle à subir les violentes disputes de ses parents. Un jour, nous avions découvert un jeu de simulation de réalité virtuelle en 3D – une révolution pour l’époque, de bien piètres possibilités de personnalisation et d’actions au regard de ce qui se fait aujourd’hui. ...