Mise en scène - Histoires de Sexe

Mise en scène

... s’adapter. — « Il faut dire que vos seins ne sont pas des appâts que l’on oublie facilement ! » Décidément, il aime bien me rappeler qu’il connaît mon anatomie, il reprend : — « Il vous a dit qu’il voulait s’excuser et savoir si vous aviez besoin d’aide, l’affaire est close maintenant. »— « Je le voudrais bien, mais il n’avait pas l’air de se satisfaire de cela. »— « Vous croyez qu’il est toujours derrière la porte ? »— « Peut-être, mais je n’ai pas envie de le savoir. »— « Pourtant vous allez y retourner ! » Je suis à nouveau collée à l’œilleton de la porte d’entrée. Le noir est le seul tableau qui s’offre à moi. Je me décide à ouvrir la porte, d’abord avec la chaîne, puis comme rien ne bouge, je l’ouvre entière. Je trouve le bouton d’éclairage à tâtons. Mon voisin est là, assis sur la deuxième marche, il est à demi tourné vers moi, ses yeux me scrutent de haut en bas. J’ai la gorge sèche, je parviens à lui demander : — « Que faites-vous là ? » Il se lève et sourit, hypocrite. — « Je ne veux pas que vous ayez des problèmes. » Il est maintenant debout devant moi. Il est un peu plus grand que moi, vêtu d’un pull et d’un pantalon hors d’âge. Je ne sais pas comment poursuivre, ou plutôt, clore cette histoire. — « Ecoutez, il s’agit d’un jeu. Un banal jeu de rôle et je devais obéir à un ordre, voilà. Ce n’est rien d’autre que cela ! » Il écoute attentivement mon explication et me demande de préciser ce jeu. Je balbutie des explications peu convaincantes et puis, en mal ...

... d’imagination, je décide de lui montrer mon écran avec le dialogue qui est en cours. Pourquoi l’introduire chez moi à cette heure de la nuit, après ce qui s’est passé ? Je ne me pose même pas la question sur le moment, je pense juste avoir trouvé de quoi satisfaire sa curiosité pour qu’il me laisse tranquille. Je suis assise devant mon écran, il est debout près de moi, je reprends le dialogue. — « Je ne suis plus seule, mon voisin voulait comprendre mon attitude et j’ai décidé de lui montrer notre correspondance. »— « Je suis étonné ! Vous allez décidément très vite, mais vous avez bien fait. Il est près de vous ? »— « Oui, il vous lit en même temps que moi. »— « Demandez-lui donc pourquoi il attendait devant votre porte ? » Je tourne les yeux vers monsieur Roger qui me regarde perplexe. Je décide de répondre à sa place. — « Parce qu’il n’en revient pas de m’avoir vu nue ! »— « Demandez-lui s’il veut vous revoir ? » Evidemment ! La soirée risque de dégénérer par ma faute. Un coup d’œil pour le voir confirmer de la tête, et je comprends que je ne suis plus maîtresse des évènements. Je ne peux plus empêcher mon visiteur de lire, ni le mettre dehors brutalement. Je tarde à taper la réponse, puis je me résigne : — « Il dit que oui… mais je ne suis pas d’accord ! »— « Ce qui importe c’est ce que je déciderai, Victoria ! » Je ne réagis pas. L’autre à côté retient son souffle. Servigo tente de calmer la rébellion larvée de son élève : — « Vous devez bien comprendre qu’à ce stade, vous allez ...