Oser rencontrer la frivolité
Datte: 01/05/2019,
Catégories:
magasin,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
nonéro,
couple,
... et ce même si, au cinéma, tout est remarquablement construit, enjolivé et trafiqué ? Son épouse et lui progressent de manière cahotante avec le temps, mais ils sont encore loin d’accomplir de telles prouesses d’athlètes et – il le reconnaît – d’avoir autant d’imagination, peut-être uniquement par peur d’oser autre chose. De toute façon, pour sa part, il ne veut en aucun cas se transformer en un tel produit de muscle et de sang. Frédéric prolonge son regard, cette solitude involontaire et surtout inespérée lui permet de satisfaire à moindres frais un penchant qui flatte amplement sa personne physique. Toutefois, il n’a guère jusqu’à présent loué ce type d’œuvre cinématographique, craignant d’être remarqué, détaillé, disséqué par le vendeur ou pire la vendeuse sans oublier les autres clients. Alors aujourd’hui, comme bien des fois précédentes, il se contente d’un regard projeté derrière le verre blindé de la vitrine, à la fois proche et lointain. Oui, mais tout ceci n’est qu’un intermède, une diversion en quelque sorte, un poste d’observation idéal, une pause pour mettre au point l’étape suivante, puisque maintenant il n’est plus trop question de revenir en arrière. Bien sûr, Frédéric peut encore se contenter de revenir sur ses pas en se disant qu’il fera mieux la prochaine fois. Il lui faut donc se décider une bonne fois pour toutes, déjà afin de ne pas éveiller l’attention des responsables du vidéo club. Tout semble lui être favorable, une rue déserte, il n’a pas vu une seule ...
... âme entrer ou sortir pendant ces quelques minutes des magasins et, dernier point non négligeable, la fermeture de la mi-journée approche, même si cette évocation l’avait conduit à douter quelques minutes auparavant. Il abandonne à regret sa position et lentement presque indécis, il reprend sa progression en direction de « Miss et Hom », le nom donné par son propriétaire à cette boutique, objet aujourd’hui de la convoitise de notre homme. Il trouve d’ailleurs que cette appellation n’est pas très heureuse, trop « anglo-saxonne » pour commencer. En outre, elle lui paraît évoquer certaines revues de charme de mauvaise facture des années soixante-dix, voire un simple « peep-show », mélange de vulgarité et de provocation. Il est un peu trop facile, ce titre, trop commun et peu flatteur pour les clients. Plus de recherche aurait certainement satisfait son esprit toujours prompt à s’évader à la moindre suggestion. Et puis, la lingerie féminine ne peut-elle se targuer d’avoir, et il le pense sincèrement, ses propres lettres de noblesse. N’a-t-elle pas fait rêver nombre d’artistes et de créateurs qui ont su, en d’autres temps plus proches des aspirations humaines, bien qu’elle effectue aujourd’hui un incroyable retour sur le devant de la scène, la parer de toutes les beautés. Elle ne doit être que coton, tulle, mousseline, dentelle, soie et jamais ou alors uniquement par petites touches latex, cuir et autres matières synthétiques racoleuses. Ralentissant le pas à hauteur des premières ...