1. Tombé du Ciel


    Datte: 10/05/2019, Catégories: fh, jeunes, uniforme, campagne, amour, volupté, historique, ecriv_f,

    ... était de la Résistance, mais il ne pourrait venir rencontrer l’Américain avant le lendemain. Il était nerveux et planifiait quelque chose pour le soir même. Nous avons convenu qu’il vienne le soir, ainsi que d’un lieu de rendez-vous près de la maison. Puis, désireuse de ne pas m’attarder au village, je le quittai aussitôt pour rentrer, oubliant complètement les courses. En arrivant, un nouvel interrogatoire m’attendait. Ma grand-mère ne pouvait concevoir telle distraction. Je le passai moins bien que le précédent et je savais qu’elle avait deviné que quelque chose n’était pas normal. Mais comment aurait-elle pu deviner les faits ? Alors, qu’elle imagine donc ce qu’elle veut, me disais-je en m’installant dans la bibliothèque dans l’espoir d’avoir la paix jusqu’au soir où je pourrais remonter. Avant d’aller dormir, mon grand-père est venu s’asseoir. Lentement, comme à son habitude, il lança une conversation où il s’intéressait, ça c’était exceptionnel, à mes relations avec les hommes. Il commença par me féliciter d’être si serviable, de prendre soin d’eux en les aidant dans tout. Mais lentement et sûrement les choses s’en allaient vers le vrai sujet de la conversation. Il voulait savoir si je voyais quelqu’un au village. Je l’assurai que non et lui demandai ce qui lui faisait dire ça. C’était bien sûr ma pauvre grand-mère qui s’était inventé des histoires. J’insistai pour dire que ce n’était pas le cas, que je ne les quitterais pas. Mais il revint à la charge, cette fois en me ...
    ... mettant en garde contre les soldats allemands qui, reconnaissait-il, étaient de beaux hommes qui en revanche ne m’apporteraient rien de bon. Cette hypothèse me fit rire, et ceci le convainc finalement de ma sincérité. Il m’embrassa sur le front en me souhaitant une bonne nuit. Je suis restée quelques instants dans le silence total de la maison qui s’endormirait elle aussi bientôt. Pauvre grand-père, je crains que ce n’est pas des soldats allemands dont tu devrais t’inquiéter… mais des hommes de l’armée de l’air américaine. Puis, au lieu de sortir pour errer sur les terres environnantes, je me suis rendue dans ma chambre. Je me suis coiffée un peu, mais pas trop. J’ai pris le temps d’écrire un petit article dans mon journal, très bref. J’y trouve, en le relisant, une certaine nervosité. Je me suis finalement dirigée vers la chambre de mon invité. Le pauvre devait trouver le temps très long. En m’entendant approcher, il sortit de la chambre. Il était visiblement heureux de me voir et voulut tout de suite avoir des nouvelles de ma visite au village. Nous nous sommes donc installés sur le sol, sous la fenêtre par où pénétrait la lumière de la fin du jour, avec le dictionnaire. L’empressement fut forcé de faire place à la patience, alors que je cherchais mot par mot les équivalents anglais de mes pensées, mélangeant au tout quelques signes qui permettaient parfois un raccourci considérable. Il parut très content de ces nouvelles et m’embrassa sur les joues sans grande délicatesse. ...
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