Les premiers - épisode 2
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
aventure,
sf,
... avoisine les quinze degrés là où tu vas toucher le sol, dans la région lyonnaise. Temps couvert, mais le soleil devrait bientôt percer. D’après les images que j’obtiens en cartographie radar, la planète est dépourvue de toutes constructions humaines, ce qui ne veut pas dire que tu ne rencontreras personne : sois très prudent…— T’inquiète !— N’oublie pas que les communications seront coupées environ trois quarts d’heure après ton atterrissage jusqu’au moment où nous resurgirons au-dessus de l’horizon…— Tout ira bien, vieux…—Séparation, annonça la voix de la machine.— Merci, chérie, chantonna Abraham. On se retrouvera en bas, camarades. Je tâcherai de ramener quelques fruits de ma petite promenade. Et un bouquet de fleurs pour les demoiselles. Le Wolfgang n’était plus relié à l’Albert que par d’ultimes câblages qui se rétractèrent. Le module de descente s’écarta, entama la longue descente vers le sol de la planète. La navette déchira l’atmosphère épaisse dans un miaulement de soie qu’on cisaille. Deux larges ailes jaillirent de leur logement, se déplièrent pour transformer la balle d’acier en un gracieux oiseau d’argent. Abraham repassa en semi-manuel lorsque forêts et prairies se déployèrent au-dessous de lui, repéra une large vallée plate encadrée d’arbres et après plusieurs passages qui permirent au pilote automatique de prendre au radar des profils très précis du terrain, la machine se posa en douceur. Le premier geste de l’arrivant, sitôt la navette immobilisée, fut de ...
... débloquer le cône de protection qui recouvrait entièrement le nez de l’appareil, où il se trouvait allongé. Le masque de métal s’écarta, dévoilant un paysage calme et champêtre. À quelques mètres au-dessous des yeux d’Abraham, de longues herbes d’un vert tendre s’élevaient, légèrement balancées par le vent. Une longue plaine s’étendait jusqu’à l’horizon et, à droite comme à gauche, une ligne d’arbres au feuillage sombre montaient la garde. Abraham procéda aux tests prévus : composition atmosphérique, radioactivité naturelle, microbiologie. Il reçut un message de l’Albert et bavarda quelques minutes avec ses amis, puis revint à ses travaux. Le résultat fut conforme à ses espoirs. La planète ne présentait apparemment aucun danger pour l’homme. La composition de l’atmosphère permettait d’y respirer sans précaution spéciale. L’air était infiniment plus pur que celui du monde originel des voyageurs. Il éteignit ses appareils. Il avait vu assez de choses par le petit bout de la lorgnette, il avait maintenant hâte de fouler ce nouveau monde, d’en respirer les parfums. Pour repérer facilement la navette dans la nuit qui ne tarderait plus, il alluma les feux de position. En réalité, il ne risquait nullement de se perdre car un émetteur le garderait en liaison constante avec la machine, mais deux précautions valent mieux qu’une. L’herbe lui montait jusqu’aux épaules. Il fit quelques pas, inspira et rejeta à plusieurs reprises l’air frais et parfumé, arracha quelques feuilles de menthe ...