1. Les premiers - épisode 2


    Datte: 14/05/2019, Catégories: aventure, sf,

    ... nez avec l’odeur de la terre humide, les mille senteurs subtiles de la forêt et… oui, une indéniable odeur de fumée. Ce monde n’était peut-être pas si désert que cela… Cette pensée ramena à l’esprit du Japonais la préoccupation du sort de son ami et tout le plaisir disparut. Les deux jeunes femmes respiraient à pleins poumons cet air salubre mais, comme Hiroko, pensaient à l’absent. — Comment allons-nous le retrouver, Abraham ? demanda Catherine.— Son émetteur devrait normalement renvoyer un signal en réponse à nos appels, même si Abraham était hors d’état de répondre. Mort, blessé ou captif…— Mais pourquoi ne recevons-nous aucun signal en retour ?— Il n’y a que deux explications. Soit son émetteur est défectueux, cassé. Cela m’étonnerait car ces appareils sont conçus pour résister aux pires traitements…— Soit ?— Soit Abraham se trouve hors de portée.— Mais pourquoi se serait-il tant éloigné ?— Il ne l’a probablement pas fait de son plein gré, intervint Bettina. Hiroko annonça soudain : — Nous avons de la visite ! Les deux jeunes femmes découvrirent en lisière de la forêt une étrange et bien inquiétante créature. Sous des arcades sourcilières proéminentes, de petits yeux injectés de sang dardaient de droite et de gauche des regards rapides, d’une vivacité toute animale. Le nez, large et plat, humait bruyamment les effluves des étrangers et la bouche large ouverte découvrait des canines aiguës, une solide dentition de carnivore. Un filet de bave coulait sur le menton de la ...
    ... créature. Tout cela mêlé et brouillé de barbe et de cheveux en broussaille. Le corps, d’une maigreur effrayante, tout en os et en tendons, possédait pour tout vêtement une épaisse toison sous laquelle les muscles jouaient comme des cordes au moindre mouvement. L’être, qui dégageait une puissante odeur de sueur et d’urine, avait une manière de se mouvoir qui en disait long sur sa souplesse et sa vivacité : c’était un chasseur, une implacable bête de proie. Des ongles longs et recourbés, de véritables griffes, armaient ses fortes mains qui, régulièrement, s’agrippaient à une branche afin de rétablir l’équilibre du corps. Puis, tout de suite, ils furent deux. Trois. Les froissements de la végétation, des formes entraperçues derrière le feuillage, des sifflements discrets trahissaient la présence invisible de toute une horde de ces créatures. — Ne bougez pas ! commanda Hiroko en un murmure. Ils sont tout autour de nous… Le premier de ces êtres à sortir du bois, le chef à n’en pas douter, venait de s’avancer d’un pas. Puis d’un autre… Derrière lui, la horde, pareillement, s’approchait. Ceux qui étaient tapis derrière les broussailles apparaissaient dans la lumière. De temps à autre, éclatait un sauvage hurlement, repris sourdement par le reste de la bande. Le chef avait déjà couvert la moitié de la distance le séparant des humains, se contenta de sourire du geste d’Hiroko lui commandant de ne pas approcher davantage. Le petit Japonais, alors, sortit son « thermique » de l’étui, traça ...
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