Les premiers - épisode 2
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
aventure,
sf,
... dans les hautes herbes, juste devant les orteils de la brute un sillon fumant. La créature, respirant l’âcre odeur du kérosène brûlé, sentant sur sa peau le souffle brûlant de l’arme, glapit, bondit en arrière, bousculant ses congénères. Il s’ensuivit au sein de la horde des grognements coléreux, des coups de griffes, vite domptés par un coup de gueule du maître qui, toujours fixant Hiroko, s’avança derechef jusqu’à l’endroit précis où le jet de feu venait de marquer la terre. Il ne franchit pas, toutefois, cette ligne, se bornant à détailler, de son indéchiffrable regard, les intrus qui venaient le défier sur son territoire. Hiroko, non plus, ne le quittait pas des yeux. — Si Abraham est tombé entre leurs pattes… dit Catherine. Hiroko et Bettina nourrissaient la même crainte : un homme seul, gêné par l’armure d’un scaphandre, sans méfiance de surcroît, constituait une proie facile pour de telles brutes… — Fils de putes ! cracha soudain la Française en se retournant. Elle faucha en plein élan, d’un trait de feu, un loup qui, transformé en torche vivante, roula parmi les hautes herbes. Dans la même seconde, toute la horde, comme un seul homme, se ruait pour la curée. Carbonisé au point d’en être méconnaissable, déjà mort avant de toucher le sol, un loup vint s’écraser aux pieds de Catherine. Hiroko et Bettina, de leur côté, fouaillèrent la horde, à hauteur du torse, de deux longs jets de « thermiques ». Les brutes refluèrent peureusement sous le couvert. Le champ de bataille ...
... restait donc aux mains des voyageurs qui cependant étaient maintenant menacés par un autre ennemi tout aussi redoutable : l’incendie, par eux allumé au cours de la lutte. Trouvant un aliment abondant dans les broussailles et les herbes sèches, les flammes, attisées par le vent, s’étendaient rapidement, menaçant les navettes. Au moyen de branches, avec leurs vestes, avec leurs pieds, Hiroko et ses compagnes s’employèrent avec ardeur à contenir la progression de la bête aux mille bouches, mais ils se rendirent bientôt compte qu’ils ne parviendraient pas à sauver leurs machines dont, déjà, l’incendie léchait les roues… Pour comble de malheur, les loups, reprenant hardiesse devant la lutte que menaient les humains, se massaient à nouveau en lisière de la clairière, prêts à attaquer, émettant leurs singuliers et lugubres hurlements, se rapprochant implacablement… Jurant, crachant, suffoquant, les voyageurs luttaient avec l’énergie du désespoir, n’osant imaginer leur sort si les navettes étaient détruites : sans outils, ne possédant en tout et pour tout que quelques « thermiques » déjà presque déchargés, ils ne survivraient guère à Abraham… Tandis qu’ils se débattaient au sein de la fumée, un concert de voix aiguës – « Ah Grandes Dents ! Grandes Dents ! » — et de sifflements discordants leur fit vivement dresser la tête et brandir leurs armes. De nouvelles créatures, minuscules et duveteuses, vaguement humaines cependant, venaient de surgir de la forêt. Non pas agressives, non pas ...