1. D'un enfer à l'autre


    Datte: 15/05/2019, Catégories: nonéro, fantastiq,

    ... Carcosa était une planète désertique parsemée de villes splendides que protégeaient des dômes ressemblant à de fragiles bulles de savon. Nous arrivâmes bientôt dans l’une d’elles, aux habitations étranges, ressemblant aux nôtres en partie et en partie déformées comme dans un cauchemar irréel. Des créatures fantastiques et monstrueuses la peuplaient, certaines ressemblant à ces peluches pour enfants qui ressemblent à des monstres. Mais ces peluches étaient gigantesques, et surtout elles étaient munies de griffes et de dents effroyables. D’autres évoquaient des squelettes décharnés, certaines de forme plus ou moins humaine, d’autres encore des zombies tels qu’on peut en rencontrer dans les mauvais films d’horreur. À l’évidence, j’étais là au cœur d’une épouvantable civilisation dont je n’arrivais pas à savoir si elle était avancée ou dégénérée. Je m’attendais à être dévoré par ces créatures, mais aucune ne s’approcha de moi. Toutes semblaient totalement indifférentes à ma présence. Certaines me jetèrent un coup d’œil rapide, puis reprirent leur déambulation chaotique. Je finis par arriver au pied d’une bâtisse ressemblant à une pyramide égyptienne, mais qui aurait été posée sur sa pointe. La goule qui en gardait l’entrée me laissa passer sans même m’adresser un regard. Je me disais que tout cela ne pouvait être vrai, que c’était un nouveau cauchemar et que j’allais me réveiller une fois de plus. Mais je continuai d’avancer avec la certitude que quelque part dans cette ...
    ... pyramide, Clara m’attendait. Dès l’entrée, une atroce puanteur me prit à la gorge. L’impression d’entrer dans un tombeau dans lequel des milliers de corps achevaient de se décomposer. Je croisai à l’intérieur d’innombrables créatures toujours aussi indifférentes à ma présence. Toujours guidé par je ne sais quel instinct, je marchai longtemps dans des corridors effrayants, éclairés, semblait-il, par les pierres elles-mêmes. Je traversai plusieurs salles décorées de statues à l’aspect diabolique représentant des créatures dotées de tentacules sortant de la bouche et aux écailles rappelant celles des dragons qui peuplaient nos livres pour enfants. Ces statues étaient en or et en argent, et leurs yeux étaient représentés par des émeraudes ou des rubis. J’arrivai enfin devant une pièce fermée par un rideau de velours rouge dans laquelle, je le savais, j’allais retrouver Clara. Doucement, j’écartai le rideau. Le spectacle qui s’offrit à mes yeux fut le plus terrible des cauchemars de mon inutile existence : sur un lit somptueusement décoré, une goule faisait l’amour à une femme au corps en décomposition. Il ne restait plus rien de la Clara que j’avais connue… Son visage squelettique ne laissait plus apparaître que ses yeux qui semblaient sortir de ses orbites. Son corps n’était plus qu’une plaie laissant apparaître des muscles à vif à certains endroits, et les os à d’autres. Sans doute dérangés par ma présence, les corps se séparèrent et la reine Akivasha se leva pour m’adresser enfin la ...