1. D'un enfer à l'autre


    Datte: 15/05/2019, Catégories: nonéro, fantastiq,

    ... parole. — Je t’avais dit de m’oublier et de me laisser tranquille ! Que viens-tu faire ici ?— Je ne pouvais me résigner à ta disparition, Clara. Je voulais comprendre… Que s’est-il passé ? Comment ont-ils pu faire de toi une créature aussi monstrueuse ?— Ah ah ah… Pauvre Frédéric ! Ne vois-tu pas comme je suis belle au contraire, et comment ma beauté s’épanouit chaque jour un peu plus ?— Mais, Clara…— Suffit ! Clara n’est plus. Tu as devant toi la reine Akivasha, compagne du dieu Hastur qui régnera bientôt sur l’univers entier. Tu voulais comprendre… eh bien soit. Ce que les humains appellent « la beauté » n’est qu’une perfide illusion, car la beauté humaine ne peut que se faner quoi que l’on fasse. Et lorsque votre jeunesse s’en va, vous mourez, car telle est la destinée humaine. Mais lorsque les dieux nous choisissent et nous font don de l’immortalité, alors peu importe cette enveloppe corporelle… Nous possédons la magie, et par conséquent le pouvoir ; et c’est ce qui nous rend alors beaux et merveilleux. Certes, pour toi, je suis devenue un monstre. Mais pour ce que tu nommes « monstre », c’est l’humanité qui est monstrueuse, en plus d’être inutile. Cependant, la fidélité que tu as eue envers ma personne mérite une récompense. Viens, Frédéric… Approche… Je vais t’offrir l’immortalité.— Comment est-ce possible ?— Nous allons faire l’amour, pour la dernière fois. En échangeant nos flux, tu te chargeras de magie à ton tour. Tu deviendras un serviteur du dieu Hastur et tu ...
    ... seras épargné lorsque son règne viendra. Mais ensuite, tu devras repartir d’où tu viens.— Je ne pense pas pouvoir te faire l’amour à nouveau, Clara.— Tu n’as pas le choix. Tu sais désormais beaucoup trop de choses, et je ne pourrai pas te laisser partir si tu ne te soumets pas à Hastur. Viens, approche. Je te promets que les plaisirs que je vais te donner seront à tout jamais incomparables. Presque malgré moi, je m’approchai du corps cadavérique de la reine qui me prit dans ses bras décharnés. Le contact de son corps me rendit alors totalement fou d’un désir que jusqu’alors je n’avais jamais éprouvé. ___________________ La tournée des hôpitaux psychiatriques n’avait rien donné, et ce n’est que le lendemain dans la soirée que je reçus le rapport du médecin légiste. Il manquait la main et la jambe gauche de la victime ; elles n’avaient pas été coupées, mais arrachées par une mâchoire comparable à celle d’un crocodile. Deux crocodiles différents, semblait-il. Les autres plaies partout sur le corps semblaient être l’œuvre des serres d’un oiseau de proie gigantesque. Sauf que ni les oiseaux ni les crocos ne boivent le sang de leurs victimes. Donc, nous étions en face de trois bestioles capables de crocheter une serrure et de dévorer un bonhomme. Voilà un rapport qui n’éclaircissait rien du tout, bien au contraire. Par contre, mon intuition à propos du serial killer était la bonne : à cinquante kilomètres de là, près de quinze jours auparavant, un autre pauvre type était mort dans les ...