Découverte - Histoires de Sexe

Découverte

Contrairement à ses autres collègues, Betty aimait bien être réveillée en pleine nuit par un appel du Central. Même si la nuit était courte, ces appels lui permettaient de mettre un terme à ses cauchemars. — Oui ? Betty Miller ! arriva-t-elle à articuler.— Désolé de te réveiller à cette heure-ci, mais j’ai du taf pour toi.— Il est quelle heure ?— Un peu plus de trois heures. Homicide rue des Martyrs. T’es sur le coup avec l’inspecteur Murat.— Oh non, pas lui !— Allez, tout va bien se passer. C’est pas un mauvais bougre.— C’est parce que t’es pas une femme que tu dis ça. Bon ok, j’arrive.— Salut la belle. Elle glissa du lit comme une couleuvre d’un rocher et enfila machinalement sa tenue de combat : jean, basket, tee-shirt, blouson. Pas question de se la jouer féminine. Elle récupéra sa vieille voiture deux rues plus loin, pour s’apercevoir qu’elle s’était faite « pruner » pour stationnement sur livraisons. — Quelle bande de… Elle jeta la contravention sur le siège passager et démarra en trombe pour se réveiller plus vite. Elle n’habitait pas loin de la rue des Martyrs, mais préférait prendre la voiture pour ne pas risquer de se faire agripper par quelque mâle aviné en mal de rapports humains. En dix minutes, elle entrait dans le Sanctuaire, une des nombreuses boîtes qui poussent comme du chiendent dans le quartier. — Bonsoir. Inspecteur Betty Miller, s’introduisit-elle en montrant son insigne.— Bonsoir, Inspecteur, répondit le planton. Ça se passe au sous-sol.— Merci. En ...

... traversant la pièce, elle comprenait que les tentures mauves, les estampes érotiques au mur et les objets phalliques sur les étagères du bar n’étaient pas là par hasard. Elle descendit l’escalier, encombré par les allées et venues des hommes du labo qu’elle saluait au passage, et se retrouva dans une grande salle peuplée de flics et de clients effrayés tassés dans un coin. Ils avaient eu le temps de se rhabiller, mais Betty imaginait facilement que les canapés et les coussins étaient plus propices aux parties de pelote qu’aux parties de belotte. — Tiens, v’là Miller ! Alors ? Tu viens comme cliente ou comme enquêtrice ?— Tu sais, Murat, tes allusions à la mords-toi-le-nœud, tu peux te les carrer là où je pense, et encore, si t’as de la place, vu que t’as dû y laisser ta bouteille de Kro.— Très drôle !— Je serai drôle le jour où tu laisseras pousser ton neurone ! Bon, trêve de plaisanteries à deux balles, elle est où la victime ?— Viens, je te montre. Mais c’est pas joli-joli. Elle suivit Murat dans les toilettes. — Jeune femme. Blonde. Environ vingt-cinq ans. Pas encore identifiée. Elle serait morte il y a trois heures environ. Marques de strangulation au cou, traces de sperme mais dans le contexte, ça paraît normal. Et évidemment, personne n’a rien vu. Il poussa la porte, et Betty put voir le corps allongé sur le carrelage, dissimulé par une couverture. Elle s’accroupit et découvrit lentement le corps. S’apercevant de la nudité froide de la jeune femme, elle s’arrêta au milieu ...