Découverte
Datte: 16/05/2019,
Catégories:
grp,
boitenuit,
volupté,
Oral
nopéné,
init,
policier,
... place Clichy. Il avait retrouvé une sorte de prestance naturelle qui accompagnait sa marche. De temps en temps, il se retournait avec un léger sourire pour vérifier qu’elle était toujours là et saluait quelques passants qui l’avaient reconnu. Ils s’arrêtèrent devant une grosse porte en bois surmontée d’un néon mauve. Le « Butterfly ». On lui ouvrit immédiatement, et il invita Betty à le suivre. Autre lieu, même décor. Peut-être un peu plus classieux, mais sans ambiguïté sur la nature commune aux deux établissements. — Vous ne fréquentez que ce genre d’endroits ? osa-t-elle questionner en s’asseyant à une table collée à un grand rideau de velours mauve.— Non, rassurez-vous, sourit-il. Mais je viens souvent ici, oui. Vous buvez quelque chose ?— Non merci, je suis en service.— Deux gins tonic, s’il te plaît Hervé.— Mais…— Je crois qu’on en a tous les deux besoin. Malgré l’outrecuidance de sa démarche, elle se laissa faire. Finalement, ça ne lui ferait effectivement pas de mal. — Alors racontez-moi la soirée, lança-t-elle une fois que les verres furent servis.— Je peux vous raconter depuis le début, mais j’ai bien peur que tout cela puisse vous paraître un peu… scabreux…— Oh, vous savez, j’en ai vu d’autres. Ce n’est pas ce genre de récit qui me choque ou m’écœure. Pas plus tard qu’hier, je traînais dans des ateliers clandestins où le sordide se mêlait allègrement à l’horreur.— Je comprends. Vous m’arrêterez quand vous en aurez assez. Et il se mit à raconter. Elle gardait ...
... les yeux dans son verre et essayait d’imaginer la scène le plus précisément possible. La façon dont cet homme lui décrivait les différentes phases d’approche, les premiers échanges, détonait avec la crudité de la situation. Par son récit enflammé et lyrique, elle avait l’impression qu’il donnait à ses images une vision esthétique des ébats, presque philosophique et, au bout du troisième gin, poétique et somme toute délicieuse. Une sorte de ballet des corps agencé pour le plaisir des sens. — Jeune homme ! Un autre, s’il vous plaît !— Oui, mademoiselle.— Dites-moi, Rémi, vous n’en faites pas un peu trop non ? C’est une partouze que vous me racontez, pas du Béjart !— Et pourquoi pas ? susurra-t-il d’un sourire tendre qui noua un instant le ventre de Betty. Si l’on s’y intéresse, le libertinage est un art.— C’est de l’art ou du cochon ? ironisa-t-elle en finissant son verre cul sec.— Bien joué, concéda-t-il de son sourire complice. Pour moi en tout cas, c’est l’art de donner plus de plaisir à l’autre que l’on espère en recevoir.— Altruisme, alors ?— Pas seulement. Si tout le monde en a cette définition, alors chacun reçoit plus qu’il n’en espère. Betty tapa sur le comptoir pour réclamer un autre verre. Elle connaissait ses limites - au-dessus de sept ginto elle devenait hystérique - mais le manque de sommeil, la présence de cet homme qui l’intriguait et l’ambiance utérine de ce bar qui l’éloignait de la nuit faisaient reculer ses barrières. Elle se sentait bien. Peut-être même ...