1. Champagne ! (2)


    Datte: 18/05/2019, Catégories: Gay

    ... de joie. Johann me demande de le rejoindre... Il me demande de le rejoindre ! Ni une ni deux, je pose la bouteille de champagne sur la table basse et file dans le placard pour attraper ma veste. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’élance ma vieille Clio à toute allure direction les immeubles à l’autre bout de la ville. ** Je ne trouve personne quand j’arrive à hauteur de la porte de ton immeuble. Je m’apprête à faire demi-tour, mais je le vois un peu plus loin me faire un signe de la main. Je le rejoins et il monte sur le siège passager. Je remarque aussitôt que quelque chose ne va pas. Son visage est crispé, une veine palpite sur sa tempe. Tous ses muscles sont tendus. — Roule, dit-il en attachant sa ceinture. — Tu veux que j’aille où ? — Je m’en branle. Barre-toi loin d’ici, grouille-toi. J’obtempère sans poser de questions, incapable de savoir quoi dire. Je tourne quelque temps dans le quartier en empruntant des routes au hasard puis, voyant qu’il n’a pas l’air de vouloir se calmer, je roule en direction de l’autoroute. Après vingt longues minutes de silence et alors que je roule un peu plus vite que la vitesse autorisée, je décide que j’ai le droit de savoir ce qu’il se passe. — Il se passe quelque chose ? Sa réaction ne se fait pas attendre. Il donne un grand coup de poing sur le tableau de bord - si fort que je crains l’espace d’un instant que le plastique se soit fendu. — C’est cette CONNASSE de Jessica, là ! Elle ne comprend jamais rien à rien, elle me ...
    ... casse les couilles ! Il est clairement hors de lui. Je l’ai rarement vu dans cet état. — On vient de se prendre méchamment la tête, elle menace de se barrer avec mon fils... T’y crois, toi ?! Madame n’arrive même pas à trouver un boulot et elle croit qu’elle peut se tirer du jour au lendemain en m’empêchant de voir mon gosse ! — Elle te reproche quoi, au juste ? — C’est ça le pire ! Elle me reproche de jamais être à la maison ! De jamais être là dans les moments importants, de préférer être au boulot... — Bah en même temps, la restauration... — C’est ce que je me tue à lui dire ! Que si je taffe autant c’est pour pouvoir subvenir à nos besoins ! Que si je pouvais j’arrêterais, mais jusqu’à preuve du contraire on ne vit pas encore d’amour et d’eau fraîche et que c’est pas toute la meilleure volonté du monde qui paiera le loyer. Mais elle est têtue comme une bourrique, elle refuse de voir plus loin que le bout de nez... Sa voix se meurt dans sa gorge et il continue à fulminer en marmonnant pendant de longues minutes, lâchant parfois un ’’quelle conne !’’ ou un ’’surtout mon fils’’. Je le laisse faire, conscient qu’il a juste besoin de changer d’air et de vider son sac. Au bout d’une grosse demi-heure et plus de cinquante kilomètres avalés sur l’autoroute, il semble retrouver un semblant de calme. — Désolé de t’avoir demandé de venir, lâche-t-il. Je voulais à tout prix me barrer et j’ai pas réfléchi. Merci d’être venu. — C’est normal... J’ai toujours été là dans les coups durs tu ...
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