1. Harpagon, la fleur et le novice


    Datte: 26/05/2019, Catégories: fh, fplusag, couleurs, extracon, nympho, complexe, jalousie, Masturbation Oral fsodo, bourge,

    Nota Bene : Ce récit est une fiction inspirée des confidences d’une retraitée. Elle a enseigné en Mauritanie au cours de l’année scolaire 1979-80. L’intrigue du récit reprend ces mêmes paramètres de temps et de lieu. L’écriture à la première personne, mode confession, est un artifice narratif pour mieux m’identifier et mieux sentir mon personnage. Merci de me lire. ______________________ Les arcanes du Ministère de l’Éducation nationale n’ont plus de secrets pour nous. Obtenir une affectation à l’étranger n’est déjà pas facile ; en obtenir deux pour la même destination relève carrément de l’exploit. Aussi Marc et moi-même n’avons-nous pas fait la fine bouche quand on nous a proposé la Mauritanie, quand bien même ce pays n’aurait pas bonne réputation. — Faut être fous pour aller là-bas, nous disent les amis, il n’y a que du sable, des chamelles, des chèvres et des Bédouins. Ce n’est pas tout à fait vrai : il y a aussi l’océan et des plages immenses et désertes, mais c’est un fait que la destination ne suscite pas un enthousiasme délirant. Nous y trouvons la communauté des enseignants coopérants recroquevillée sur elle-même. Beaucoup de collègues nous avouent n’avoir que le but de garnir le bas de laine au plus vite, avant le retour en métropole. La lecture de Molière les a salement contaminés ; les plus atteints vivent comme des rats et économisent sou à sou. Si j’avais écouté Marc, j’aurais joué de pareille manière. Il nous voit camper et bouffer des rutabagas l’année durant. ...
    ... Très peu pour moi ! Harpagon, c’est lui. — On s’est expatriés pour faire du fric. Nous avons un mas à retaper, je te rappelle ! qu’il martèle chaque fois que je fais mine de dépenser trois sous. Si je proteste, ce n’est pas que je remette en cause notre dessein, on est d’accord là-dessus. Du reste, j’adore notre propriété en Provence, mais trop c’est trop. Qui plus est, la répartition des tâches n’est pas pour adoucir mon humeur. Marc n’en fout pas une rame à la maison, et bien qu’il fasse moins d’heures à la fac que moi au lycée, je me tape seule le linge, la vaisselle, la cuisine et le ménage. Il joue au nobliau, et met les pieds sous la table. — Pas la peine qu’on ait pris la Bastille et fait mai 68… que je ronchonne. Il fait celui qui n’entend pas et file s’enfermer dans son bureau, soi-disant pour travailler.« Machiste ! » que je me pense en moi-même. Je ne l’exprime pas encore haut et fort, mais je prends peu à peu conscience du fossé entre nous : une révolution nous sépare. J’avais 20 ans en mai 68, Marc 32. Il n’y était pas ; il se planquait quelque part en province tandis qu’à Paris je prenais ma part de la bagarre. Malgré tout, l’hérédité est pesante, une révolution n’y suffit pas ; il faut plusieurs générations pour la corriger. Lorsque je me mets en ménage avec Marc dans le courant de l’année 1972, quatre ans après le printemps légendaire, j’oublie mes bonnes résolutions et m’empresse de jouer la fée du logis. Cela me semble aller de soi, mirage de l’ordre établi ...
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