Clara, ma "marraine".
Datte: 06/06/2019,
Catégories:
fh,
fbi,
amour,
volupté,
69,
champagne,
ecriv_c,
... projets, finir mes études, j’ai de l’argent, une année aux US, en Angleterre ou en Australie, je vais voir… Je suis effondré, j’ai du mal à réaliser. — Euh ! Et nous ? Comment… Je pense que c’est foutu, je ne vois pas ! D’une main elle s’essuie les yeux, devenus noirs par son maquillage étalé. — Nous, nous… gémit-elle, que veux-tu que je te dise, plus tard, peut-être, on se laisse nos numéros de portable, toi, de toutes façons tu partiras aussi, alors… Maintenant elle est prostrée, les dents serrées. Elle ajoute au bout d’un moment : — Et puis, tu comprends, j’avais espoir de t’aimer un jour, comme une vraie femme… Je vais continuer avec les filles, tant pis, on n’en meure pas… Y’en a d’autres qui vivent ça très bien, après tout ! Je ne sais quoi répondre. Sur ce sujet, je tente de la consoler : — Ecoute, tu as pu te rendre compte que tu pouvais ! Il te faut essayer encore… Tu peux rencontrer un homme gentil ! Ça existe ! Elle explose et rageusement me lance : — Mais NON ! Je te l’ai dit… qu’avec TOI ! Et pourquoi ? Parce que je t’aime, voilà ! Un frisson me parcourt. Enfin, enfin elle se lâche, me dit son amour ! J’éprouve soudain à la fois un profond soulagement et une immense détresse. Qu’elle m’aime, je m’en doutais un peu, mais Clara avait compris bien avant moi. Mais son départ ! Un naufrage ! Le naufrage de Laure, qui m’entraîne avec elle au fond ! La retrouver plus tard, dans un an ou deux, me paraît quasi impossible. Le temps… efface tout, va nous plonger dans ...
... l’oubli ! Après être restés sans mot dire, sans même nous regarder, plus tard, nous montons chez Clara comme des automates. Elle nous attend, la table mise, la mine détruite ; elle est au courant. Laure file à la salle de bains se refaire une tête présentable. — Eh bien ! Pour un événement… souffle Clara, tu te rends compte, obligée de partir comme ça, se faire oublier, quel salaud ce type !— Oui… dis-je, et nous venons d’avoir une conversation, c’est terrible ! Laure revenue, nous dînons sans presque échanger deux phrases. Et très vite. Elle ne semble pas vouloir prolonger les adieux. Ses yeux ne nous voient plus… Elle est déjà ailleurs. J’ai le cœur dans l’estomac. Je réalise soudain que je n’ai rien d’elle, pas même une photo. Ah ! Si, ma chemise qu’elle a portée. Je lui en fait part. Elle sourit. — Ah ! oui, la chemise… Attends ! Un souvenir ? Je reviens… Elle va dans la chambre et revient le poing serré. — Pour toi… que pour toi, me dit-elle en cherchant ma main, et perso ! Une photo ? Clara t’en donnera, à l’agence ils en ont… Je sens comme un bout de tissu qu’elle me passe discrètement et que mes doigts enferment immédiatement. Clara s’est mise à l’écart et sourit comme appréciant le geste. — Et moi, rajoute-t-elle, je n’ai rien de toi ! Peut-être est-ce aussi bien comme ça… Si, voilà ce que je vais garder. Alors elle m’enlace, se colle à moi comme un serpent et m’embrasse à pleine bouche, sauvagement, me fouillant de sa langue, cherchant une guerre des dents. Elle me ...