Un début d'explication
Datte: 10/06/2019,
Catégories:
handicap,
policier,
fantastiqu,
... soit peu civilisé. Mais est-ce réellement un être humain ? Et surtout, que nous veut-elle ? Elle me demande de sonder mon âme et elle dessoude le premier représentant de l’ordre qui pointe le bout de son nez. De toute façon, le mystère a assez duré. Il est temps de faire éclater la vérité ou au moins sa version de la vérité, à moi ensuite à démêler le vrai du faux. — Dis-moi, m’exprimé-je le plus calmement possible. Tu pourrais peut-être m’expliquer certaines choses ?— Tu es revenu à la raison ? J’ignore sa question. — Vas-y. Je t’écoute. Pose tes questions.— Tu pourrais peut-être nous expliquer pourquoi les autres ne te voient pas.— Parce que je ne suis pas venue pour eux, me dit-elle comme si c’était normal qu’elle soit invisible pour autrui.— Comment ça ? Et pour qui tu es venue ? Pour nous ?— Pas pour toi ! Pour Émile.— Et t’es qui ? Sa cousine ? dis-je, moqueur.— Et toi t’es qui ? réplique-t-elle visiblement contrariée. Toi qui te considères comme le pote d’Émile… mais tu as fait quoi pour lui ? Tu as tué ses parents et tu lui as proposé de te suivre dans ta vie de délinquant. Et que va-t-il y gagner ? Se faire trouer la peau pour un type auquel il n’a jamais rien demandé ? Tu as abusé de lui. Tu t’es servi de sa déficience pour le manipuler. Tu es abject !— Moi ? Abject ? Tu te fous de moi ? J’ai tué ses parents, c’est vrai, mais en les dézinguant, je crois que j’ai libéré Émile de leur joug et de toutes les humiliations qu’il a dû endurer. Des enfoirés ses vieux, de ...
... la pire espèce. Toi, tu dégommes le premier pandore qui passe. Tu crois que ça va lui servir à Émile ? Maintenant qu’il manque un condé à l’appel ! Tu es une meurtrière de la pire espèce ! Moi, je fais pas ça pour le plaisir, je suis devenu délinquant pour nécessité. Elle ne parle plus. Son visage devient un masque de chagrin et des larmes de la couleur du sang jaillissent de ses yeux. C’est quoi ce bordel ! Le sang ruisselle sur ses joues et disparaît quasi instantanément sans laisser de traces. Elle pleure, les lèvres tremblantes, sa poitrine se soulevant au rythme de ses hoquets. — Tu as raison, balbutie-t-elle. Moi aussi je suis abjecte. J’ai privé des enfants d’un père et une femme d’un époux, je ne vaux pas mieux que toi. Je suis même pire… Et là, elle s’effondre de tristesse, se tenant la tête entre les mains, des cascades de larmes carmins inondent son visage. Son chagrin me rappelle celui qui s’était emparé de moi, brusquement, lorsque les deux gendarmettes m’avaient annoncé que mes parents avaient eu un accident de voiture et qu’ils avaient été tués sur le coup, sans souffrir soi-disant. Qu’est-ce que j’avais souffert moi ! J’ose lui toucher l’épaule pour essayer de la réconforter, toute cette mélancolie me rendant morose et compréhensif. Elle se laisse faire et j’ose la lui presser en signe de réconfort quand Émile, qui est sorti uriner, pousse un cri aigu. Kim se redresse, visiblement inquiète. Émile entre dans la cabane comme s’il avait tous les démons des enfers ...